À l’approche du 50ᵉ anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Yeslam Bisset, a réaffirmé la détermination sans faille de son peuple à conquérir sa liberté et son indépendance.
Lors d’une conférence de presse tenue hier à Alger, au siège de l’ambassade sahraouie, le chef de la diplomatie sahraouie a salué un demi-siècle de lutte contre l’occupation marocaine, incarnant selon lui la volonté d’un peuple à disposer de lui-même. Il a rappelé qu’en 1975, le roi du Maroc prétendait pouvoir occuper le Sahara occidental en une semaine. « Cinquante ans après, notre combat se poursuit et ne cessera qu’avec la pleine souveraineté de l’État sahraoui », a-t-il déclaré.
Malgré les conditions hostiles, la RASD a su construire des institutions solides : un Parlement élu, une armée organisée, un système éducatif structuré, un réseau de santé opérationnel et plusieurs autres structures étatiques. La République entretient des relations diplomatiques étendues à travers l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine, en plus de liens étroits avec l’Algérie et la Mauritanie.
Membre actif de l’Union africaine, la RASD participe aux principaux mécanismes d’intégration continentale : charte africaine des droits de l’homme, traité d’Abuja, conventions sur la démocratie, la gouvernance, la lutte contre le terrorisme ou encore la ZLECAF.
50 ans d’agression marocaine continue
Yeslam Bisset a dénoncé une agression ininterrompue depuis un demi-siècle, marquée par l’occupation d’une partie du territoire, la répression des populations sahraouies, les violations massives des droits humains et le pillage des ressources naturelles. Cette occupation, souligne-t-il, est la source du conflit armé persistant entre les forces sahraouies et marocaines.
Il déplore l’échec des efforts de médiation engagés depuis 20 ans par l’Union africaine et les Nations unies, en raison du refus du Maroc de respecter les accords de règlement signés, pourtant validés par le Conseil de sécurité. « La partie sahraouie a toujours fait preuve de bonne foi dans les négociations, malgré les manœuvres marocaines pour les contourner », a-t-il insisté.
Le ministre sahraoui a fermement rejeté le plan d’autonomie marocain, soutenu par certains pays occidentaux, le qualifiant de tentative de « recycler les ruines du colonialisme ».
Il a aussi réagi à l’annonce du Maroc, qui entend marquer en novembre une prétendue étape finale de son occupation : « Nous verrons s’il pourra aller au bout de cette provocation », a-t-il lancé. En conclusion, Mohamed Yeslam Bisset a affirmé que « la République sahraouie poursuivra sa lutte légitime par tous les moyens pour faire valoir sa souveraineté et garantir les droits inaliénables du peuple sahraoui à l’autodétermination. »