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État de Palestine: Londres, Paris et Berlin pas sur la même longueur d’onde

Les dirigeants de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, connus sous le nom de E3, ont lancé hier un nouvel appel à la fin de l’agression sioniste à Ghaza, décrivant l‘enclave palestinienne comme étant assiégée, et estimant la situation interne d’épouvantable.

Cette annonce intervient au lendemain de l’annonce par le président français E. Macron de reconnaitre l’État de Palestine en septembre prochain lors de l’assemblée générale annuelle des Nations unies.

Selon un communiqué du gouvernement britannique, le Premier ministre Keir Starmer, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz se sont entretenus samedi matin par téléphone et ont souligné l’urgence d’un cessez‐le‐feu immédiat, la nécessité pour l’entité sioniste de lever toutes les restrictions sur l’aide humanitaire et de fournir d’urgence à ceux qui souffrent à Ghaza la nourriture dont ils ont si désespérément besoin, selon le communiqué.

« Ils ont discuté de leur intention de travailler en étroite collaboration sur un plan, en s’appuyant sur leur collaboration à ce jour, qui ouvrirait la voie à une solution à long terme et à la sécurité dans la région », ajoute le communiqué.

L’appel de samedi fait suite à celui de vendredi, où les alliés européens ont demandé un cessez‐le‐feu immédiat, déclarant que « le refus d’apporter une aide humanitaire essentielle à la population civile est inacceptable ».

Pour autant, autant à Londres ou à Berlin, et bien plus dans ce pays, on n’a avancé quelque chose sur la déclaration du président français de reconnaissance de l’État de Palestine. Si à Londres le ton reste à la prudence, mesuré par rapport à la déclaration d’intention d’Emmanuel Macron, quoique la position britannique ne peut en aucun cas sortir des sentiers battus par Washington, à Berlin, par contre, on reste fermement opposé à la naissance ou à la déclaration de l’État de Palestine.

Le gouvernement allemand ‘’n’envisage pas de reconnaître un État palestinien à court terme’’, a‐t‐il indiqué vendredi 25 juillet, un jour après l’annonce du président français Emmanuel Macron de le faire en septembre à l’ONU.

Berlin ‘’continue de considérer la reconnaissance d’un État palestinien comme l’une des dernières étapes vers la solution à deux États’’’, a précisé dans un communiqué le porte‐parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius, qui a rappelé que la sécurité de l’entité sioniste ‘’revêt une importance primordiale’’ pour l’Allemagne.

En fait, et en raison de son passé nazi, l’Allemagne est, avec les États‐Unis, l’un des plus fervents soutiens de l’entité sioniste, et a même fait de la sécurité de ce pays « une raison d’État » epuis 2008.

Dans son communiqué, le gouvernement allemand appelle à un cessez‐le‐feu à Ghaza, à la libération des otages israéliens et au désarmement du Hamas. Il exhorte aussi l’entité sioniste à ‘’améliorer immédiatement (…) la situation humanitaire catastrophique à Ghaza’’.
Pour autant, Berlin insiste sur la nécessité « d’une perspective politique viable pour Ghaza afin qu’un cessez‐le‐feu temporaire puisse déboucher sur une paix durable ».

Enfin, le gouvernement allemand prévient l’entité sioniste qu’« il ne doit y avoir aucune nouvelle mesure en vue d’une annexion de la Cisjordanie ». Cependant, Berlin n’a pas signé l’appel des 28 pays, dont le Royaume‐Uni et la France, à mettre fin « immédiatement » à la guerre dans la bande de Ghaza assiégée par l’entité sioniste, ce qui a suscité de nombreuses critiques dans le pays, notamment de la part des sociaux‐démocrates qui participent à la coalition du chancelier conservateur Friedrich Merz.

Mais l’annonce de la France de reconnaître l’État de Palestine a été critiquée un peu partout en Europe, et par Washington et l’entité sioniste. Dans le vieux continent, ce sont les mouvements et organisations d’extrême droite qui ont critiqué l’annonce de Macron, ce que le chef de la diplomatie française a tenté d’expliquer.

Vendredi, Paris a ainsi dû défendre sa position et sa décision, affirmant qu’elle vise à « donner raison au camp de la paix ». Une réponse aux virulentes critiques de l’entité sioniste et de Washington, qui accusent Paris de faire le jeu du Hamas.

Paris ne récompense pas le mouvement islamiste palestinien, mais lui « donne tort », a affirmé vendredi le ministre français des Affaires étrangères, Jean‐Noël Barrot.

« Le Hamas a toujours refusé la solution à deux États. En reconnaissant la Palestine, la France donne tort à ce mouvement ‘’terroriste’’. Elle donne raison au camp de la paix contre celui de la guerre », a‐t‐il écrit sur X. Dans son message, posté sur X, on lit que la France, par cette décision, reste “fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche‐Orient”.

Il est clair que l’Europe et sa locomotive constituée des pays dits E3, soit la France, l’Allemagne et la Grande‐Bretagne, ne sont pas prêtes à reconnaître l’État de Palestine autant du fait d’une histoire alambiquée de la constitution de l’Union européenne et de ses pays aux cultures et politiques différentes que par leur rapport aux nazis, aux thèses fallacieuses des juifs d’Europe et à la fumeuse Shoah.

Quant à Washington, on sait à quoi s’attendre : quelques heures avant son départ pour le Royaume‐Uni, Donald Trump, qui a acté l’échec et l’interruption des négociations pour un cessez‐le‐feu entre l’entité sioniste et le Hamas, a enfoncé le clou en relevant que ‘’le Hamas ne voulait pas vraiment conclure un accord‘.

Je pense qu’ils veulent mourir. Et c’est très, très grave. » De là à parler d’une reconnaissance de l’État de la Palestine par les grandes nations occidentales, États‐Unis en tête, reste encore une chimère

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L'express quotidien du 12/08//2025

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