Entre Alger et Washington, il y a un long fleuve tranquille qui berce des relations autant politiques qu’économiques et diplomatiques apaisées. Sur bien des dossiers politiques et sécuritaires, les deux pays sont en complète synergie, et cela a été démontré récemment par des visites à Alger d’officiels américains de haut rang, autant durant le mandat de Joe Biden que durant celui actuel de Donald Trump.
Et les relations entre les deux États sont d’autant bonnes que, dans le domaine de l’énergie, les deux pays sont liés depuis l’indépendance nationale par des accords pétroliers stratégiques, noués au plus fort des premiers moments de la naissance de l’actuel géant continental des hydrocarbures, Sonatrach.
Et c’est dans cette perspective de renforcement des accords de coopération en matière d’hydrocarbures et d’énergie verte que Donald Trump a envoyé à Alger son conseiller spécial pour l’Afrique, l’américano‐libanais Massad Boulos, qui connaît sur le bout des doigts les enjeux politiques, économiques et sécuritaires dans le continent.
Hier, Mohamed Arkab, ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, a donc reçu en grandes pompes le haut conseiller du président américain pour l’Afrique, les affaires arabes et le Moyen‐Orient, M. Massad Boulos : sur la table des discussions, il y avait bien évidemment l’examen des opportunités de renforcer la coopération bilatérale, notamment dans le domaine des hydrocarbures et des énergies renouvelables.
Selon un communiqué du ministère, l’audience s’est déroulée, au siège du ministère, en présence de la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie, chargée des mines, Mme Karima Bakir Tafer, du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie, chargé des énergies renouvelables, M. Noureddine Yassaâ, ainsi que de l’ambassadrice des États‐Unis d’Amérique en Algérie, de l’ambassadeur d’Algérie aux États‐ Unis et de cadres des deux parties, précise la même source.
Les entretiens entre les deux délégations ont notamment porté sur les moyens de renforcer la coopération algéro‐américaine dans les domaines de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables. M. Arkab a souligné lors de ces discussions ‘’l’importance des relations de coopération et de partenariat entre les sociétés algériennes et leurs homologues américaines dans le secteur des hydrocarbures’’, avant de saluer la coopération existante entre le groupe Sonatrach et les compagnies Chevron et ExxonMobil et d’autres.
Le ministre algérien a également relevé la coopération exemplaire entre le groupe Sonel‐ gaz et l’américain General Electric, qui intervient dans le cadre de la fabrication locale d’équipements énergétiques, à travers l’usine GEAT de Batna, la première du genre sur le continent.
En outre, M. Arkab a, selon le même communiqué, passé en revue la stratégie de développement du secteur visant à encourager les investissements, à augmenter la production nationale de pétrole et de gaz, et à promouvoir les projets de transformation industrielle, en mettant l’accent sur les domaines de la pétrochimie, les solutions technologiques et la réduction des émissions de CO2.
Il a, à ce titre, mis en avant les atouts concurrentiels offerts par les nouveaux cadres juridiques sur l’investissement, les hydrocarbures et les mines en Algérie, de nature à attirer les investisseurs américains sur le marché algérien.
Dans le même contexte, les opportunités de coopération dans les domaines des énergies renouvelables, du développement de l’hydrogène, de l’énergie éolienne et du stockage énergétique, ainsi que la fabrication locale des équipements y afférents, ont été évoquées, ajoute le communiqué.
M. Arkab a également réaffirmé la volonté de l’Algérie de développer ses ressources minières, invitant les entre‐ prises américaines à saisir les opportunités d’investissement offertes dans ce secteur, notamment en ce qui a trait à l’exploitation et à la transformation des ressources minières, des métaux rares et stratégiques, et ce à travers des partenariats reposant sur le transfert du savoir‐faire, la formation et la valorisation locale des ressources.
De son côté, le haut représentant du président américain, M. Bou‐ los, a exprimé son grand intérêt à renforcer les relations de coopération avec l’Algérie, soulignant l’intérêt des entre‐ prises américaines, notamment dans les domaines des hydrocarbures, des énergies renouvelables et d’exploitation des ressources minières, tant sur le plan national que continental.
« Cette rencontre confirme la profondeur et la solidité des relations algéro‐ américaines et traduit la volonté commune d’ancrer un partenariat stratégique global fondé sur la confiance et les intérêts mutuels, notamment dans les domaines prioritaires », ajoute le communiqué.
Le secteur pétrolier algérien n’a jamais autant intéressé les majors américaines que durant ces deux dernières années, avec un « pic » en 2024 et 2025 à travers des contrats type partage de production importants avec des géants américains, dont ExxonMobil, Chevron, Occidental, Anadarko ou Halliburton.
Arrivé dimanche à Alger dans le cadre d’une tournée maghrébine, M. Boulos a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune au cours d’une audience au cours de laquelle plusieurs dossiers d’actualité, dont le Sahara occidental et le Sahel, ont été évoqués.
« Nous avons réaffirmé avec le président Tebboune les liens ancrés qui unis‐ sent les États‐Unis et l’Algérie et nous avons exprimé notre fort engagement à consolider nos relations dans les domaines commercial, sécuritaire et autres », a‐t‐il insisté après l’audience que lui a accordée le chef de l’État