Suivant l’exemple de la France, du Royaume-Uni et du Canada, le président finlandais Alexander Stubb a annoncé jeudi dernier qu’il était prêt à reconnaître l’État de Palestine si une telle proposition lui était soumise par le gouvernement.
« Si je reçois une proposition concernant la reconnaissance de l’État palestinien, je suis prêt à l’approuver. Il appartient au gouvernement de décider s’il soumet une telle proposition », a écrit M. Stubb jeudi soir sur les réseaux sociaux.
Selon lui, la décision de plusieurs pays concernant la question palestinienne « renforce la dynamique en faveur de la reconnaissance de la Palestine, dans le cadre des efforts visant à redonner un nouvel élan au processus de paix ». Il a par ailleurs plaidé pour « la solution à deux États ».
Il a également souligné : « Je souhaite encourager un débat ouvert, honnête et factuel sur la politique étrangère, y compris en ce qui concerne la Palestine. » Le chef de l’État finlandais, dont les pouvoirs sont limités par rapport à ceux du Premier ministre, dirige la politique étrangère du pays en étroite coopération avec le gouvernement.
De nombreux pays ont promis de reconnaître en septembre prochain l’État de Palestine en marge de la 80ᵉ Assemblée générale de l’ONU.
Ainsi, la reconnaissance de l’État palestinien connaît une avancée historique, portée par une dynamique internationale inédite. Désormais, une majorité quasi absolue des États membres de la communauté internationale, y compris certains alliés traditionnels de l’entité sioniste, reconsidèrent leurs positions face aux atrocités commises par l’armée d’occupation, à Ghaza, jugées comparables aux crimes nazis par certains observateurs.
La conférence internationale coprésidée par la France et l’Arabie saoudite a contribué à cette inflexion, bien qu’elle ait partiellement servi d’écrin au projet américain de normalisation entre pays arabes et Israël, conditionnée notamment au désarmement du Hamas.
Cette lame de fond diplomatique est alimentée par la pression croissante des opinions publiques et des ONG, qui ont mis à nu la propagande israélienne.
Le massacre de civils palestiniens, femmes et enfants compris, a provoqué une onde de choc mondiale, jusqu’au sein de la population israélienne, de plus en plus critique envers le gouvernement Netanyahou.
Dans ce contexte, un glissement s’opère au sein même du G7, où la plupart des membres, à l’exception des États-Unis, envisagent désormais des sanctions contre Israël et manifestent leur volonté de reconnaître l’État palestinien, notamment la France et potentiellement le Royaume-Uni dès septembre.
Des poursuites internationales contre des responsables israéliens pour crimes de guerre sont également évoquées. Enfin, la cause palestinienne regagne sa visibilité dans les médias occidentaux, rompant avec des années d’occultation. Cette réémergence médiatique marque un tournant.
Mais pour que cette mobilisation aboutisse réellement à la création d’un État palestinien viable, elle doit s’inscrire dans la durée, avec une volonté politique concrète d’imposer à Israël le respect du droit international. Car sur le terrain moral et symbolique, Israël a d’ores et déjà perdu la bataille de l’opinion mondiale.