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L’Algérie bâtit une puissance industrielle militaire nationale

L’industrie militaire affiche ses ambitions. Forte d’un important savoir-faire et de partenariats stratégiques, elle ne se limite plus aux seuls besoins de défense, mais s’impose comme un moteur de croissance économique, de formation technologique et d’innovation industrielle, avec une ouverture sur les marchés civils et africains.

L’Armée nationale populaire (ANP), qui vient de célébrer le 4ᵉ anniversaire de la journée nationale de l’ANP avec de grandioses réalisations, a de grandes et franches ambitions dans le domaine industriel. Non seulement pour ses propres unités opérationnelles, telles qu’engins militaires (blindés, voitures et autres équipements mécaniques), mais également pour diminuer la facture de ses importations d’équipements militaires et soutenir l’économie nationale.

En fait, il est notoire aujourd’hui de relever que l’ANP est devenue, dans le domaine industriel et des fabrications militaires, un grand groupe industriel à travers ses unités de production de matériels divers, dont les constructions navales, aéronautiques, des blindés et la rénovation de matériels militaires disséminés à travers le territoire national.

Il est ainsi utile de relever que l’Armée algérienne est activement engagée dans le domaine industriel, non seulement en tant qu’acteur de la défense, mais aussi comme un moteur de développement économique, avec l’objectif de réduire les importations et d’exporter les excédents de production.

Elle le fait à travers des partenariats avec des entreprises étrangères, la création d’instituts de formation technologique, le développement de la recherche et développement (R&D) intégrant l’intelligence artificielle, et l’organisation d’entreprises spécialisées. L’industrie militaire algérienne, qui est le principal fournisseur des équipements de l’ANP, participe de plus en plus à l’économie nationale en produisant des véhicules, des équipements et pièces mécaniques et navales, et en s’ouvrant au marché civil et aux start-up.

Et, à l’occasion de la commémoration de la Fête nationale de l’ANP, le général Tayeb Latrache, directeur général du Groupement de promotion de l’industrie mécanique relevant de la Direction de la préparation militaire, a expliqué les grandes lignes de l’évolution et des perspectives de l’industrie militaire algérienne lors d’une émission spéciale diffusée sur les ondes de la Radio nationale.

Le général Latrache est d’abord revenu sur les origines de cette industrie, amorcée en 1974 avec la mise en place d’une structure de gestion dédiée à la Défense nationale.

Cette démarche, a-t-t-il dit, visait à bâtir une industrie autonome capable de répondre aux besoins de l’ANP en matière d’armement et d’équipements.

Les années 1980 ont marqué un tournant avec le lancement de quatre grands complexes industriels, entrés en activité une décennie plus tard : l’Office national des explosifs (ONEX), l’Établissement d’habillement et de chaussures (EHC), l’Entreprise de constructions mécaniques de Khenchela (ECMK) spécialisée dans l’armement léger, et l’Établissement de réalisations industrielles de Seriana (ERIS) consacrée à la production de munitions de petit calibre.

Le général Tayeb Latrache a expliqué ensuite que le développement de ces structures s’est accompagné d’un effort de formation, visant à doter le pays d’une main-d’œuvre qualifiée, capable de maîtriser les technologies de pointe.

Dans une logique de professionnalisation, ces établissements ont été transformés, en 2008, en établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) dotés de conseils d’administration et soumis au contrôle de commissaires aux comptes.

Et, dans une volonté d’ouverture technologique, l’Algérie a ensuite opté pour un modèle de partenariat stratégique avec des acteurs étrangers, permettant un transfert progressif de technologie.

Cette politique a été rendue possible grâce à l’existence d’infrastructures industrielles modernes (notamment à Khenchela, Seriana…), à la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, et à une volonté de réduire les importations en équipements militaires.

Dans ce registre, il y a lieu de relever, a-t-il souligné, la production de véhicules blindés avec des partenaires allemands, dont le groupe de défense Rheinmetall, dans la zone industrielle d’Aïn Smara (Constantine), et l’ECMK de Khenchela, spécialisée dans l’assemblage de blindés, notamment les VBR (véhicules blindés de reconnaissance) et les BBR (blindés de bataille roulants), dont la carrosserie est entièrement intégrée localement.

Dans l’aéronautique, il faut signaler l’accord signé avec des partenaires italiens pour l’installation prochaine d’une unité d’assemblage d’hélicoptères.

Selon le général Latrache, l’Algérie dispose aujourd’hui de 11 établissements publics industriels et commerciaux, appuyés par près de 20 filiales et employant environ 30 000 personnes.

« L’industrie militaire algérienne ne se limite pas aux besoins de l’ANP : elle produit également des équipements civils, notamment des véhicules utilitaires et des produits explosifs à usage industriel », a-t-il ajouté pour souligner l’impact de l’industrie militaire sur l’économie nationale.

La formation est également intégrée dans cette stratégie industrielle de l’ANP puisque, selon le général Latrèche, il existe différents partenariats avec des acteurs étrangers incluant systématiquement un volet de formation et de transfert technologique. Quatre instituts spécialisés ont ainsi été créés à Constantine et Tiaret, encadrés par des experts algériens formés à l’étranger.

Ces établissements forment aujourd’hui la relève dans ces domaines, a-t-il encore assuré. Au mois de juin dernier et lors de la visite des différents stands de la foire internationale d’Alger, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait relevé les avancées extraordinaires de l’industrie militaire, notamment la fabrication de matériels de guerre et de défense issus totalement du savoir-faire algérien.

L’Armée nationale populaire, en plus de ses missions de défense, développe une industrie qui contribue à la croissance économique nationale et à la création d’emplois, en cherchant à conquérir des marchés potentiels, dont le marché africain.

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L'express quotidien du 11/08//2025

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