Alnaft finalise deux accords majeurs avec les géants américains ExxonMobil et Chevron, ouvrant ainsi la voie à des investissements de grande ampleur dans le pays. Ces partenariats stratégiques, soutenus par une infrastructure moderne et une législation attractive, confirment la volonté de l’Algérie de consolider son rôle de fournisseur énergétique fiable.
L’Algérie est en voie de finaliser deux importants accords dans le domaine énergétique, soit dans le secteur pétrolier et gazier, y compris le gaz de schiste, selon l’agence américaine Bloomberg qui cite le nouveau président d’Alnaft, Samir Bakhti dans un entretien paru vendredi 15 août.
‘’Les aspects techniques ont plus ou moins été convenus, mais l’alignement commercial est encore en cours de négociation et sera bientôt finalisé’’, a-t-il précisé dans un entretien à Bloomberg, relevant qu’attirer ces deux compagnies ‘’envoie un signal fort’’ de l’Algérie à ses partenaires économiques, notamment dans le domaine pétrolier et gazier.
Contacté par Bloomberg après ces déclarations de la partie algérienne, Chevron a déclaré que ‘’l’Algérie détient un système pétrolier de classe mondiale avec un potentiel de ressources pétrolières et gazières importantes’’.
En outre, Chevron a dit être ‘’enthousiasmée par les synergies et les relations potentielles’’ qu’elle pourrait développer en Algérie, alors qu’ExxonMobil n’a pas réagi à une demande de commentaire de l’agence Bloomberg.
En fait, selon les observateurs comme les spécialistes, l’Algérie dispose d’une importante infrastructure gazière et la proximité avec l’Europe constituent des atouts pour attirer les investisseurs.
Selon l’Administration américaine de l’information sur l’énergie (Energy Information Administration-EIA), l’Algérie dispose des troisièmes plus grandes ressources mondiales de schiste techniquement récupérables, derrière la Chine et l’Argentine, et devant les États-Unis.
Le pays dispose de trois gazoducs vers l’Europe, un avantage face à d’autres producteurs plus éloignés. Et l’Algérie entend exploiter à fond ses potentialités dans le domaine du gaz. ‘’Les États-Unis n’ont pas atteint ce niveau de performance du jour au lendemain.
Cela leur a pris pas moins de 15 ans’’, a rappelé M. Bekhti en évoquant les potentialités de production de gaz des États-Unis après l’exploitation des gisements de gaz de schiste. ‘’Pour l’Algérie, cela pourrait prendre moins de temps que cela car l’infrastructure, les installations et le réseau de gazoducs sont déjà en place’’, a-t-il ajouté.
Quant aux zones proches des infrastructures existantes, ‘’nous n’aurons qu’à collecter des données préliminaires, effectuer des tests initiaux et nous connecter aux installations. Il s’agit d’un processus de deux à trois ans’’, ajoute-t-il.
‘’ Nous voulons libérer ce potentiel et commencer à travailler avec ceux qui ont de l’expérience, qu’ils soient chinois, américains ou européens ‘’, a expliqué Bekhti.
C’est au début de 2024 que Sonatrach avait signé des préaccords avec les géants américains ExxonMobil et Chevron pour le développement de ressources dans le bassin d’Ahnet et le bassin de Berkine. En Algérie, la plupart des réserves se trouvent loin des zones habitées, ce qui augmente les coûts.
Les tentatives lancées en 2014 avaient été suspendues en 2016 après des protestations locales liées aux risques pour les ressources en eau. ‘’Nous devons maîtriser les aspects économiques des énergies non conventionnelles’’, a expliqué M. Bekhti.
C’est en janvier dernier, à Alger, que Sonatrach et Chevron North Africa Ventures Ltd » ont signé un pré-accord portant sur le développement des ressources pétrolières et gazières au niveau des bassins d’Ahnet et de Berkine, deux gisements d’hydrocarbures prometteurs.
Au Forum algéro-américain de l’Énergie 2025, tenu à Houston (États-Unis) au mois d’avril dernier, le président-directeur général (P-dg) du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, accompagné d’une délégation de haut niveau, a rencontré les dirigeants d’ExxonMobil et de Chevron.
Et, en marge du même forum, la délégation du groupe Sonatrach avait visité les installations d’ExxonMobil et de Chevron au Nouveau-Mexique. Au mois de juin dernier, le groupe Sonatrach avait signé à Alger avec son partenaire américain Chevron un mémorandum d’entente pour le développement des ressources en hydrocarbures au niveau des bassins d’Ahnet et Hassi Berkine.
Avec Chevron, Sonatrach est également en discussions avancées, à travers un pré-accord, pour la recherche et l’exploitation de gisements d’hydrocarbures en offshore, ce que l’Algérie a toujours voulu réaliser pour diversifier ses territoires de production d’hydrocarbures.
D’autre part, le partenariat stratégique entre Sonatrach et ExxonMobil portera principalement sur l’augmentation de la production pétrolière et gazière, avec une attention particulière accordée à la réduction des émissions polluantes.
« Nous avons progressé vers une production plus sûre et à faible émission », a précisé M. Jon Adriel, vice-président d’ExxonMobil, chargé de l’exploration mondiale, en juin dernier, après avoir été reçu par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Les deux parties, rappelle-t-on, ont exprimé leur volonté d’accélérer la mise en œuvre de ce partenariat. « Nous espérons avancer rapidement dans cet investissement qui bénéficiera à la production d’hydrocarbures en Algérie », a déclaré le responsable américain.