Présenté comme un projet de reconstruction, le plan américain pour Ghaza révélé par le Washington Post s’apparente surtout à un scénario implacable : déplacement forcé de toute la population, mise sous tutelle américaine pendant dix ans, le tout pour transformer une terre dévastée en vitrine touristique et technologique.
Un document confidentiel, révélé par le Washington Post, expose un plan américain pour l’après-guerre à Gaza. Celui-ci prévoit de placer l’enclave palestinienne sous administration américaine pendant une décennie, le temps de la transformer en un centre touristique et technologique. Selon le quotidien, ce projet prévoit le déplacement de l’ensemble de la population ghazaouie.
Inspiré des déclarations de Donald Trump, qui avait promis de « prendre le contrôle » de Gaza et d’en faire la « Riviera du Moyen-Orient », ce plan reprend l’idée d’expulser les habitants vers d’autres pays ou de les reloger dans des zones sécurisées à l’intérieur du territoire détruit après près de deux années de guerre.
D’après le document de 38 pages consulté par le Washington Post, ceux qui accepteraient de partir recevraient une indemnité de 5 000 dollars en liquide, quatre ans de prise en charge de loyer ainsi qu’une année de nourriture.
Les propriétaires terriens, eux, obtiendraient des « jetons numériques », échangeables soit contre un logement dans l’une des six à huit « villes intelligentes » prévues à Gaza, soit utilisables pour financer une nouvelle vie ailleurs.
Ces futures villes, alimentées par l’intelligence artificielle, accueilleraient des usines de voitures électriques, des centres de données et des complexes hôteliers, financés par des investissements publics et privés.
Le territoire serait placé sous l’autorité d’un organisme spécialement créé, le Ghaza Reconstitution, Economic Acceleration and Transformation Trust (GREAT Trust), qui en assurerait la gouvernance durant dix ans. Passé ce délai, la gestion reviendrait à une « entité palestinienne réformée et déradicalisée ».
Toujours selon le Washington Post, ce plan a été élaboré par des Israéliens à l’origine de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation privée soutenue par Israël et les États-Unis, officiellement chargée de distribuer l’aide alimentaire mais déjà au cœur de nombreuses critiques.