Dans un peu plus d’un mois, le Conseil de sécurité de l’ONU devrait statuer sur le maintien de la Minurso au Sahara occidental, et proroger d’au moins six mois son mandat, sinon une année, en attendant l’ouverture de négociations directes entre les parties au conflit pour une solution politique au dernier dossier de décolonisation en Afrique.
C’est le gros des discussions tenues mardi à Alger entre le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, et l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Staffan de Mistura, en visite officielle en Algérie.
À l’ONU, on appelle depuis 1991, date de l’entrée en vigueur d’un fragile cessez-le-feu au Sahara occidental, à une solution négociée, politique à travers la tenue d’un référendum d’autodétermination, au conflit qui dure depuis novembre 1975, lorsque le Maroc avait envahi l’ancienne colonie espagnole.
Selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, la visite à Alger de Staffan de Mistura ‘’s’inscrit dans le cadre de la préparation de la réunion du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental prévue au mois d’octobre prochain’’.
Au cours de cette réunion, l’envoyé personnel du SG de l’ONU Antonio Guterres devrait présenter au Conseil de sécurité un rapport sur ses efforts visant à mettre en œuvre le mandat qui lui a été confié.
L’Algérie, à travers son chef de la diplomatie, a ainsi réaffirmé son soutien aux efforts du Secrétaire général, M. Antonio Guterres, et de son envoyé personnel, M. Staffan de Mistura, en vue de parvenir à une solution juste, durable et définitive à la question du Sahara occidental, garantissant au peuple sahraoui son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies. » M. Attaf a également rappelé ‘’le rôle central et essentiel de l’ONU’’, et a souligné la nécessité de ‘’placer sous son égide toutes les démarches et initiatives visant à organiser des négociations directes et sans condition préalable entre les deux parties au conflit, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario.
’’ La remarque de l’Algérie est pertinente dans la mesure où de tierces parties, dont la France et les États-Unis, se sont immiscées dans ce dossier en soutenant le pseudo-plan d’autonomie au Sahara occidental proposé par la partie occupante pour s’accaparer ce territoire non autonome selon les conventions pertinentes de l’ONU. Les États-Unis, sous le premier mandat de Trump, avaient même exigé que Rabat reconnaisse la capitale de l’entité sioniste à El Qods occupée, en échange de la reconnaissance de fait de l’occupation du Sahara occidental.
D’autre part, M. Attaf avait réaffirmé, lors de son entretien avec l’envoyé personnel de M. Guterres pour le Sahara occidental, ‘’l’attachement de l’Algérie à la nécessité de promouvoir la doctrine onusienne consacrée dans le domaine de la décolonisation’’, avant de saluer ‘’le rôle de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), en tant que l’une des formes de l’engagement de la communauté internationale en faveur de la décolonisation au Sahara occidental, dernière colonie du continent africain.’’
En recevant l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, M. Attaf a confirmé la position inaliénable de l’Algérie dans ce conflit qui ne fait que trop durer du fait des atermoiements de la partie marocaine, à savoir la tenue de négociations directes entre les deux parties au conflit.
Des discussions directes tendant vers l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, loin de la proposition de Rabat, qui ne fait qu’entériner, dans les faits, l’occupation de ce territoire, à savoir sa fameuse troisième voie, c’est-à-dire le plan d’autonomie, soutenu par la France et les États-Unis.
M. Staffan de Mistura, qui effectue une tournée régionale, devrait établir son rapport qu’il va soumettre au SG de l’ONU, avant la tenue, fin octobre, de la réunion consacrée par le Conseil de sécurité au Sahara occidental, avec ce seul point à l’ordre du jour : voter un autre mandat de six mois minimum pour la Minurso, qui sera chargée de faire respecter le fragile cessez-le-feu, en attendant que la partie occupante fasse preuve de sagesse et accepte de s’assoir à la table des négociations pour ouvrir la voie à la tenue d’un référendum d’autodétermination dans ce territoire non autonome.

