L’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI) vient de lancer une plateforme numérique dédiée au signalement des infractions liées à l’acte d’investir, l’objectif étant de permettre aux investisseurs et aux employés de dénoncer, en toute confidentialité, toute tentative de corruption, de népotisme ou de chantage, afin de renforcer la transparence et de sécuriser les projets.
La lutte contre la corruption, le népotisme et les passe-droits sont le nouveau cheval de bataille de l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI), qui veut fluidifier et sécuriser le long processus menant vers la concrétisation des projets industriels, agricoles ou dans le secteur des services.
Le désir de transparence dans le processus d’investissement est le motif essentiel pour l’AAPI pour que les investisseurs réels et potentiels puissent mener à bon port leurs projets.
L’AAPI a lancé lundi un nouveau service de signalement pour les investisseurs et ses propres employés à travers un communiqué dans lequel elle annonce la mise en place d’une plateforme numérique permettant de signaler des infractions liées à l’acte d’investissement.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre des efforts continus de l’AAPI ‘’visant à améliorer le climat de l’investissement, à renforcer les principes de transparence et de confiance, ainsi qu’à promouvoir une culture d’intégrité et de responsabilité’’, explique le communiqué.
En fait, le système est simple, et consiste à encourager les lanceurs d’alerte sur des opérations douteuses ou des actes malveillants et de corruption. Il s’agit donc d’un nouvel espace dédié au signalement des infractions, permettant à l’ensemble des intervenants dans le processus de l’investissement en Algérie de dénoncer les agissements illégaux, y compris les tentatives de corruption et de chantage.
L’objectif de cette mesure a pour but de permettre à l’ensemble des parties prenantes (employés, investisseurs, porteurs de projets…) de signaler les différents dépassements pouvant survenir dans le secteur de l’investissement, tout en gardant leur anonymat.
Les signalements se font en effet ‘’en toute confidentialité’’ et pour ‘’tout comportement illégal, pratique inappropriée, tentative de corruption ou dépassement pouvant survenir lors de la réalisation des procédures liées à la concrétisation des projets d’investissement’’, précise le communiqué de l’AAPI qui ajoute que ‘’le déclarant remplit le formulaire de signalement en inscrivant ses nom et prénom, sa nationalité, son numéro de téléphone, son adresse e-mail et son statut professionnel’’.
Il doit ensuite fournir une description détaillée de l’infraction ou de la tentative de chantage, le lieu et la date des faits. S’il dispose de preuves, il peut aussi télécharger les documents.
Cette démarche se fait sur une même plateforme, en toute sécurité, et si le déclarant doit s’identifier, ses informations personnelles restent confidentielles, explique l’agence selon laquelle ‘’toutes les informations seront traitées de manière strictement confidentielle et l’identité du déclarant ne sera divulguée en aucun cas’’.
Une fois le formulaire rempli, le signalement est directement transmis aux autorités compétentes pour étude et traitement, ‘’avec la garantie d’une confidentialité totale et de la protection du lanceur d’alerte’’, Ajoute l’AAPI qui, à travers cette procédure, réaffirme son engagement à ‘’lutter contre toutes les formes de corruption’’, à ‘’garantir l’égalité de traitement’’ (des dossiers d’investissements), et à ‘’promouvoir une culture d’intégrité et de responsabilité’’.
Au printemps dernier, une réunion du gouvernement avait été consacrée à l’un des dossiers les plus importants de l’investissement, à savoir le foncier industriel.
La question a été tranchée durant une réunion présidée par le président de la République qui a trouvé la solution à ce problème qui bloquait plus ou moins beaucoup de projets potentiels d’investissements.
Le président de la République a donné des instructions fermes pour prendre en charge cette question et assurer un nombre suffisant de ces assiettes jusqu’à la concrétisation effective de 20 000 projets à moyen terme, c’est-à-dire durant le deuxième mandat présidentiel.
En outre, le président Tebboune a également instruit de « consacrer le principe du guichet unique pour que l’investisseur puisse y trouver tous les services et obtenir toutes les autorisations », d’autant plus que cette mesure « constitue une solution contre la bureaucratie afin d’améliorer le climat d’investissement ».
Dès lors, les facilités administratives, techniques et matérielles, dont l’affectation de lots de terrains pour les projets industriels créateurs d’emplois, semblent porter leurs fruits : À fin juillet dernier, le nombre de projets déclarés effectifs par l’AAPI via son site web officiel s’est établi à 16 500, très proche du chiffre de 20 000 escompté par les pouvoirs publics.
La lutte contre la corruption et les manœuvres et actes délictueux allant dans le sens du blocage, voire de l’annulation de projets industriels porteurs pour l’économie nationale figure désormais dans l’agenda de l’AAPI qui veut promouvoir au sein de ses structures l’émergence de lanceurs d’alerte pour sécuriser et dénoncer toute action douteuse ou blocage des projets d’investissements.