L’Algérie devrait devenir dans les toutes prochaines années un acteur majeur dans l’approvisionnement de l’Europe en énergie verte et, surtout, un partenaire fiable et crédible après que Bruxelles ait entériné la fin des approvisionnements des pays de l’UE en gaz russe à travers l’initiative RepowerUE.
Ce plan vise à réduire la dépendance de l’Union européenne aux combustibles fossiles russes, et l’Algérie se place comme un partenaire stratégique dans cette initiative, notamment en tant que fournisseur d’énergie et acteur clé dans la production d’hydrogène vert, Alger s’engageant à développer ses propres capacités en énergies renouvelables (15 000 MW d’ici 2035) et à accroître son rôle dans les exportations d’hydrogène vert vers l’Europe via des projets comme le SoutH2 Corridor.
Mardi, en effet, le projet énergétique européen South2, lancé au mois de janvier dernier à Rome avec la participation de l’Algérie à travers le groupe Sonatrach, a réuni à Vienne ministres de l’Énergie et responsables économiques de plusieurs pays européens, qui ont confirmé leur engagement à accélérer la concrétisation du projet, un gigantesque corridor énergétique reliant l’Algérie, via la Tunisie, à l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne à travers un réseau de 3 300 km.
Ce projet d’envergure représente une infrastructure stratégique pour la transition énergétique européenne. Il permettra d’acheminer de l’hydrogène vert produit en Algérie vers les principaux pôles industriels européens à des prix compétitifs, tout en consolidant la sécurité énergétique et les objectifs climatiques de l’Union européenne.
Selon les participants à la sixième réunion du groupe de travail du projet, tenue mardi dans la capitale autrichienne, le South H2 constitue un “axe vital et incontournable” pour atteindre les ambitions du plan REPowerEU, qui vise à réduire la dépendance énergétique de l’Europe et à augmenter l’importation d’hydrogène renouvelable.
Le corridor devrait ainsi couvrir plus de 40 % des besoins d’importation d’hydrogène en provenance d’Algérie, selon les estimations du programme européen. De plus, le communiqué final du sommet a souligné la volonté commune des partenaires de renforcer la coordination politique, d’affiner la planification technique et d’accélérer la mobilisation des financements nécessaires.
Les discussions ont également porté sur la création d’un cadre réglementaire commun pour faciliter la construction et l’exploitation transfrontalière de cette infrastructure. C’est au mois de janvier dernier, dans la capitale italienne, que le bulletin de naissance de l’ambitieux projet ‘’Corridor SouthH2’’ est né avec la signature solennelle d’un protocole d’accord politique.
Cet accord porte sur la fourniture aux pays de l’Union européenne de l’énergie verte produite en Algérie et transportée via un pipeline par la Tunisie. Ce projet gigantesque de production et de transfert vers les pays signataires de l’accord de l’hydrogène vert d’Algérie, une énergie non fossile et durable, non polluante, a en effet été entériné et mis en place, sur le plan politique, au cours d’une cérémonie officielle dans la capitale italienne.
Selon un communiqué du ministère algérien de l’Energie lors de la signature de ce projet, la rencontre de Rome, une réunion ministérielle de haut niveau ‘’a été couronnée par la signature de la déclaration conjointe d’intention politique sur le projet corridor SouthH2 par laquelle les parties signataires affirment leur intention de renforcer la coopération pour développer ce projet stratégique qui relie les sites de production en Algérie à l’Union européenne, en renforçant la coopération au sein d’un groupe de travail’’.
‘’Les parties reconnaissent le potentiel important de l’Algérie et de la Tunisie dans la production d’énergie renouvelable et d’hydrogène vert, et la nécessité de renforcer la sécurité énergétique entre la région et l’Union européenne pour soutenir la transition écologique’’, explique encore le ministère de l’Energie dans son communiqué.
L’accord signé entre l’Algérie, l’Italie, la Tunisie, l’Allemagne et l’Autiche souligne par ailleurs ‘’l’importance de développer les stations à hydrogène et les infrastructures associées, d’accélérer la transition énergétique durable pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux, en mettant l’accent sur l’attraction des investissements en Algérie et en Tunisie pour soutenir le marché local, créer des emplois et renforcer l’innovation’’.
La réunion ministérielle fondatrice du projet South2 de Rome s’est tenue avec la participation de hauts cadres algériens dont les premiers dirigeants des groupes Sonatrach et Sonelgaz, l’Italie, l’Allemagne, la Tunisie et l’Autriche et fait suite à une invitation conjointe du vice-président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale italien, M. Antonio Tajani, et du ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique italien, Gilberto Pichetto Fratin.
A l’issue de la réunion de mardi à Vienne, les signataires du projet ont indiqué qu’’’avec plus de 40% de l’objectif d’importation d’hydrogène de REPowerEU potentiellement acheminés via le corridor SoutH2, cette initiative renforce la sécurité énergétique et les ambitions de décarbonation de l’Europe, en tirant parti principalement des infrastructures de gaz naturel existantes pour un avenir énergétique durable’’.
Les entreprises impliquées dans ce projet sont la Snam du côté italien, Trans Austria Gasleitung et Gas Connect Austria du côté autrichien, et Bayernets du côté allemand, qui ont promu ce projet au sein de l’Union européenne.
Les groupes Sonatrach et Sonelgaz sont, côté algérien, les principaux acteurs de ce projet d’envergure, qui devrait approvisionner l’Europe communautaire en énergie verte, décarbonée.

