La reconnaissance par l’entité sioniste du Somaliland, région de la Somalie fédérale, a provoqué une réaction immédiate de l’Union africaine, de l’Algérie et de nombreux pays arabes et musulmans. Cette initiative, qualifiée de violation flagrante du droit international, sera examinée en urgence par le Conseil de sécurité de l’ONU.
La décision prise le 26 décembre par l’entité sioniste de reconnaître le Somaliland, territoire considéré par la communauté internationale comme une région de la Somalie fédérale, a déclenché une vague de condamnations. Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahmoud Ali Youssouf, a affirmé dans un communiqué : « L’Union africaine réaffirme son attachement indéfectible à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République fédérale de Somalie.
Toute reconnaissance du Somaliland constitue une violation directe de l’acte constitutif de l’UA et du principe de l’intangibilité des frontières établies lors de l’accession à l’indépendance ». Face à cette crise, les deux chambres du Parlement fédéral somalien se sont réunies dimanche en session extraordinaire d’urgence afin d’adopter une résolution condamnant la reconnaissance israélienne.
Le président Hassan Sheikh Mohamoud devrait s’exprimer devant les parlementaires pour dénoncer cette initiative. L’Algérie a immédiatement réagi, dénonçant « avec la plus grande fermeté la décision des autorités de l’occupation israélienne de reconnaître le territoire du Somaliland, dans une démarche illégale qui constitue une atteinte grave à la souveraineté de la République fédérale de Somalie, à son unité et à son intégrité territoriale, en plus de représenter une menace directe pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la région ».
Le ministère des Affaires étrangères a précisé que « cette décision, rejetée et condamnée, constitue une violation flagrante des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies, ainsi que des principes fondateurs du système continental africain, notamment le principe de l’interdiction de toute atteinte aux frontières nationales des Etats, principe consacré par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et réaffirmé par l’Union africaine (UA) en tant que pilier fondamental de la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le continent ».
L’Algérie réitère ainsi « son soutien total et constant à la République fédérale de Somalie face à cette menace directe aux répercussions graves sur la sécurité et la stabilité de ce pays ainsi que de la région de la Corne de l’Afrique dans son ensemble ».
Une large coalition de pays arabes et musulmans, ainsi que la Turquie et l’Organisation de la coopération islamique, a également publié un communiqué conjoint. Les signataires (parmi lesquels la Jordanie, l’Égypte, les Comores, Djibouti, la Gambie, l’Iran, l’Irak, le Koweït, la Libye, les Maldives, le Nigeria, Oman, le Pakistan, la Palestine, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Somalie, le Soudan, la Turquie et le Yémen) ont affirmé leur « refus catégorique » de cette reconnaissance et mis en garde contre « les conséquences graves de ce geste sur la paix et la sécurité dans la région de la Corne de l’Afrique et au-delà ».
Le communiqué insiste sur le respect du droit international : « Cette reconnaissance représente un grave manquement au droit international et à la Charte des Nations Unies, qui affirment le maintien de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale des États ».
Le texte met également en garde contre toute analogie avec la situation palestinienne : « Nous rejetons de façon formelle toute tentative de relier ce geste à des plans de déplacement du peuple palestinien, ce qui est inacceptable sur le fond comme sur la forme ». Outre l’Algérie et l’Union africaine, l’Union européenne, la Turquie et le Pakistan ont également critiqué la décision de l’entité sioniste, dénonçant une « violation de la souveraineté de la Somalie » et une menace pour la paix régionale.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir lundi en session d’urgence pour examiner cette décision. L’affaire illustre la capacité de l’Algérie à s’imposer comme un acteur central dans la défense des principes de souveraineté et de respect du droit international sur le continent africain et au sein du monde arabe.

