Les enseignants des trois cycles bénéficient désormais d’un abaissement de 3 ans de l’âge de la retraite. Contrairement à 2016, année de suppression de la retraite anticipée, la décision du conseil des ministres n’est pas de nature à provoquer « une saignée » dans le secteur de l’éducation, estiment des syndicalistes contactés par l’Express.
Le Conseil des ministres réuni, dimanche dernier, sous la présidence du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a approuvé une réduction de trois (3) ans de l’âge de départ à la retraite pour les enseignants du secteur de l’éducation nationale.
Une décision qualifiée de « judicieuse qui profitera aux enseignants comme aux détenteurs de postes découlant des postes de l’enseignement, (inspecteurs, censeurs et proviseurs des trois cycles », se félicite le SG du syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, dans une déclaration à l’Express.
Cette décision est destinée, estime-t-il, à l’ancienne génération qui n’avait pas atteint la durée de service minimale en 2016, date de suppression de la retraite anticipée, qui impose aux travailleurs d’atteindre l’âge de 60 ans pour partir en retraite, en dépit d’un cumul de 32 ans de service.
Cette décision ne risque nullement de provoquer une saignée, parce que la majorité était déjà sortie en 2016. En outre, estime M. Amoura, les enseignants pourraient ne pas déposer de dossier de départ à la retraite pour bénéficier du nouveau statut particulier du personnel de l’éducation. Hormis ceux atteints de maladies chroniques, les enseignants peuvent se rétracter pour bénéficier des promotions que leur confère le nouveau statut particulier. Un point également soulevé par le coordinateur du SNAPEST. « Le corps enseignant peut renoncer à cet avantage afin d’accéder à de nouveaux grades », explique M. Belhouane, qui rappelle que lorsque la retraite anticipée a été supprimée, les enseignants avaient jusqu’à janvier 2017, pour faire valoir leurs droits. Pour ces raisons, les enseignants s’étaient empressés de partir en retraite anticipée. Mais aujourd’hui, les enseignants ne sont pas limités dans le temps. « L’enseignant est rassuré. Il pourra continuer de travailler sans qu’il craigne de perdre le droit de bénéficier de cette mesure d’abaissement de 3 ans de l’âge de départ à la retraite », ajoute le coordinateur du SNAPEST.
Toutefois, une ambiguïté est soulevée par rapport aux enseignants qui bénéficient déjà de trois années de réduction de l’âge de départ en retraite.
Avec la décision du conseil des ministres, les enseignantes vont-elles bénéficier de trois autres années supplémentaires et partir à 49 ans ? Les enseignants, d’après M. Amoura, doivent attendre la parution du décret au Journal officiel (JO) et la publication des textes d’application, pour avoir une réponse.