Après la tenue en février dernier de la deuxième session de la commission mixte algéro-mauritanienne de suivi de la réalisation de la route Tindouf-Zouérate, où il était notamment question de doter les chantiers de tous les moyens matériels et humains nécessaires pour respecter les délais impartis et les normes de qualité requises, Nouakchott a abrité, ce vendredi, un forum économique algéro-mauritanien marqué notamment par la signature de deux mémorandums d’entente entre les deux pays dans le domaine du commerce et de trois accords entre des opérateurs économiques des deux pays.
Ces rencontres régulières entre autorités et acteurs économiques des deux pays témoignent d’un regain de coopération tous azimuts. Le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, décrit justement cette coopération comme stratégique et comme un maillon essentiel de la nouvelle vision de l’Algérie pour la refonte de ses relations économiques afro-maghrébines sur des bases plus équitables et réalistes.
Les échanges commerciaux, qui ont bondi pour atteindre 297 millions de dollars en 2024 selon l’International Trade Center (ITC), témoignent de l’essor fulgurant de cette coopération commerciale qui lie les deux pays. Mais au-delà de la dimension économique, les relations algéro-mauritaniennes s’appuient sur un partenariat sécuritaire des plus solides.
La normalisation du Maroc avec l’entité sioniste, la fragile stabilité de la Libye, ainsi que les manœuvres des régimes militaires sahéliens et leurs alliances douteuses ont provoqué un chamboulement géopolitique dans la région dont il est difficile pour l’instant de préciser les contours et d’évaluer les conséquences.
Partageant une vaste frontière dans cette zone, l’Algérie et la Mauritanie sont exposées à des menaces similaires telles que le terrorisme, le trafic d’armes, de drogues et d’êtres humains, ainsi que les flux migratoires irréguliers vers l’Europe. Elles sont donc contraintes de renforcer leur coopération en matière de sécurité.
Un accord de défense avait été signé en 2021, prévoyant notamment des échanges d’expertise, des formations conjointes et une coordination renforcée dans la lutte contre les groupes armés et les réseaux criminels opérant dans la région.
Cet accord a été renforcé par l’accord de coopération de défense signé en avril dernier lors de la rencontre entre le général d’armée Saïd Chanegriha et le ministre mauritanien de la Défense, Hanena Ould Sidi, à Alger. C’est indéniable, les défis sécuritaires, économiques et géopolitiques auxquels sont exposés les deux pays leur imposent de renforcer leur coordination et leur coopération dans tous les domaines afin de parer aux plans de déstabilisation de la région concoctés ici et là.
