Le terrible accident survenu vendredi dernier à Oued El-Harrach, ayant coûté la vie à 18 personnes et blessé 24 autres, continue de susciter l’émoi national.
L’enquête a déjà conduit à l’incarcération du propriétaire du bus, du conducteur, du receveur et du contrôleur technique, tous tenus pour responsables directs. Les expertises révèlent un système de direction défectueux, un freinage hors service et une surcharge manifeste, tandis que les autorités annoncent des mesures radicales, dont le retrait de l’ensemble des bus vétustes du parc national dans un délai de six mois.
Le procureur de la République près le tribunal de Dar El Beïda, Rostom Mansouri, a révélé hier les derniers développements de l’enquête sur l’accident tragique de la chute d’un bus de transport de voyageurs dans l’oued El-Harrach, qui a fait 18 morts et 24 blessés.
Lors d’une conférence de presse tenue au siège du tribunal, le procureur a annoncé que quatre personnes ont été placées en détention provisoire : le propriétaire du bus, le conducteur, le receveur ainsi que le contrôleur technique du véhicule, tous reconnus responsables directs de cette catastrophe.
Les images de vidéosurveillance ont montré que le bus était surchargé de passagers au-delà de sa capacité autorisée, et qu’il n’était pas habilité à circuler. L’expertise technique a révélé que la cause immédiate de l’accident était une panne du système de direction, aggravée par de multiples défaillances mécaniques dues à un manque flagrant d’entretien.
Les examens mécaniques ont également mis en évidence un système de freinage défaillant et un frein à main totalement hors service. En revanche, le procès-verbal du contrôle technique ne faisait état d’aucune anomalie, ce qui soulève de fortes suspicions de falsification des procédures d’inspection.
Le procureur a affirmé que l’enquête se poursuivait pour identifier toute autre responsabilité éventuelle, en assurant que la justice n’hésiterait pas à poursuivre toute personne impliquée. Ce tragique accident, survenu vendredi dernier, a profondément choqué l’opinion publique nationale et suscité de nombreux appels à une enquête approfondie afin de déterminer les responsabilités et sanctionner les négligences.
Dès le samedi 16 août 2025, le ministère des Transports a annoncé, sur instruction du président de la République Abdelmadjid Tebboune, le retrait de tous les bus de transport de voyageurs vétustes de la flotte nationale, notamment ceux âgés de plus de 30 ans, dans un délai maximal de six mois.
Les propriétaires concernés disposeront de ce délai pour remplacer leurs véhicules, avec l’appui des pouvoirs publics qui promettent des facilités pour l’acquisition de nouveaux bus. Cette mesure vise à renforcer la sécurité routière et à protéger les citoyens contre les accidents provoqués par des véhicules obsolètes.
Le ministre des Transports, Saïd Saïoud, a annoncé un plan gouvernemental de renouvellement de 84 000 bus vétustes, constituant l’ossature du transport public en Algérie. Il a rappelé que les accidents impliquant des bus sont en nette augmentation ces dernières années et a exhorté les conducteurs à faire preuve de prudence et de responsabilité.
Selon lui, 90 % des accidents de la route sont dus à l’imprudence des conducteurs, un facteur aggravant mais insuffisant, à lui seul, pour expliquer des drames d’une telle ampleur.
