Le Hamas a annoncé, lundi, avoir accepté avec les autres factions palestiniennes la nouvelle proposition de cessez-le-feu présentée par l’Égypte et le Qatar. Le plan, transmis à Israël, prévoit une trêve de soixante jours, un échange de prisonniers et un retrait progressif de l’armée israélienne de Gaza, sous supervision internationale. Reste désormais à savoir si Tel-Aviv donnera son accord à ce qui pourrait ouvrir la voie à un règlement plus global du conflit.
Le mouvement a confirmé lundi son accord avec les factions palestiniennes sur la proposition des médiateurs égyptien et qatari concernant un échange de prisonniers avec Israël et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
« Le Hamas et les factions palestiniennes ont fait part de leur accord sur la proposition qui leur a été soumise dimanche par les médiateurs égyptien et qatari », a déclaré le mouvement dans un communiqué, sans donner plus de détails. De son côté, le chef des services de renseignement égyptiens, Diaa Rashwan, a déclaré à la chaîne Al-Qahira Al-Ikhbariya que les médiateurs égyptiens et qataris avaient envoyé la nouvelle proposition à Israël, ajoutant que la balle était désormais dans son camp.
Il a également affirmé que le Hamas et les autres factions palestiniennes avaient répondu à la proposition sans aucune réserve. La chaîne hébraïque Channel 12 a rapporté, elle aussi, lundi, qu’Israël avait reçu la réponse du Hamas à la proposition des médiateurs et qu’il l’examinait actuellement.
La chaîne a ajouté qu’il n’y avait « aucune confirmation que Tel-Aviv ait accepté un accord partiel sur l’échange de prisonniers et le cessez-le-feu à Gaza ». Selon elle, la réponse du Hamas correspondrait à 98 % à la proposition de l’envoyé spécial du président américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui avait déjà été acceptée par Israël.
Selon des sources médiatiques, la proposition prévoit « le redéploiement des forces israéliennes dans les zones proches de la frontière afin de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza » et « un cessez-le-feu temporaire de 60 jours, pendant lequel un certain nombre de prisonniers palestiniens seront échangés contre la moitié des otages israéliens ».
Les sources égyptiennes ont précisé que l’échange comprenait la libération de dix otages vivants et de la moitié des 36 corps de captifs. Elles ont également indiqué que la proposition prévoit de commencer à discuter des questions relatives à l’accord global ou à la cessation permanente des hostilités dès le premier jour du cessez-le-feu.
Elles ont souligné que « le mouvement palestinien Hamas considère cette proposition comme la meilleure option pour protéger les habitants de la bande de Gaza et comme le début d’un processus menant à une solution globale pour protéger ces habitants contre l’escalade militaire ».
Un autre média a indiqué, citant des sources fiables, que le mouvement avait reçu, lundi, une nouvelle proposition visant à parvenir à une accalmie de deux mois dans la bande de Gaza, à l’issue d’une série de réunions tenues avec le médiateur égyptien pendant cinq jours, entrecoupées de réunions conjointes avec un certain nombre de factions palestiniennes.
Selon ce média, les médiateurs égyptiens et qataris ont remis à la délégation du Hamas la nouvelle proposition, qui vise à parvenir à un accord de cessez-le-feu.
Les médiateurs multiplient actuellement leurs interventions afin d’éviter à Gaza une offensive terrestre israélienne de grande envergure, qui serait en préparation et devrait débuter prochainement, sur la base d’une décision du cabinet restreint de l’occupation et du plan approuvé par le chef d’état-major de l’armée sioniste.
Ce que l’on sait exactement de cette nouvelle proposition
Cette proposition se compose de plusieurs phases, dont la première consiste en une trêve de soixante jours pendant laquelle la phase finale de la guerre sera négociée.
Selon les sources, cette nouvelle proposition repose essentiellement sur celle présentée initialement par l’émissaire américain dans la région, Steve Witkoff, et qui prévoit la conclusion d’un accord de 60 jours. Au cours de cette période, 10 prisonniers israéliens vivants et 18 corps d’otages israéliens décédés seraient échangés contre environ 1 200 prisonniers palestiniens, dont certains sont condamnés à de longues peines.
Cette période serait marquée par un afflux important d’aide humanitaire vers la bande de Gaza et marquerait le début d’un accord global mettant fin à la guerre dans la région.
La nouvelle proposition aborde sous un angle nouveau l’un des principaux points de désaccord ayant fait échouer les précédentes négociations « indirectes » entre le Hamas et Israël, sous l’égide des médiateurs égyptiens, qataris et américains à Doha : la « feuille de route » du retrait israélien de la bande de Gaza.
La proposition prévoit un « retrait progressif » de l’armée israélienne de Gaza, qui s’effectuera selon un calendrier supervisé par les médiateurs. Le document aborde également le différend concernant la proposition de gouvernance dans la bande de Gaza et prévoit la création d’une « commission » composée de personnalités indépendantes, en collaboration avec l’Autorité palestinienne.
Cette commission, qui bénéficiera du soutien et du parrainage de l’Égypte et des pays arabes, restera en place pendant six mois et préparera l’extension du contrôle de l’Autorité sur la bande de Gaza.
Parallèlement, des contacts sont également en cours avec la partie israélienne, à laquelle le texte de la nouvelle proposition a été envoyé. Les médiateurs s’efforcent de faire aboutir cette proposition.
Si les deux parties l’acceptent et que les choses se déroulent comme prévu, une nouvelle série de négociations « indirectes » sera immédiatement organisée, dans les plus brefs délais.
