L’Algérie a condamné hier « avec la plus grande fermeté » l’utilisation de la famine comme arme de guerre contre les habitants de Ghaza, après la déclaration officielle de l’ONU confirmant l’état de famine dans l’enclave palestinienne. Alger appelle la communauté internationale, et notamment le Conseil de sécurité, à agir face à ce qu’elle qualifie de « guerre d’extermination » menée par l’entité sioniste.
L’Algérie a condamné samedi « avec la plus grande fermeté » les pratiques de l’entité sioniste contre le peuple palestinien. Elle a dénoncé « l’arme de la famine » imposée aux habitants de la bande de Ghaza dans le cadre de « la guerre d’extermination » en cours, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le communiqué rappelle que « dans un précédent d’une extrême gravité, le premier du genre dans l’histoire de la cause palestinienne et de l’ensemble du Moyen-Orient, l’Organisation des Nations unies a officiellement déclaré hier l’état de famine dans la bande de Ghaza ».
Le ministère souligne que « ce qui suscite la plus vive réprobation et indignation, c’est que cet état de famine avéré n’est nullement le résultat de circonstances contraignantes, mais bien un choix politique et l’aboutissement d’une planification et d’une stratégie de l’occupation israélienne ».
Il ajoute que « l’état de famine qui vient d’être déclaré n’est en rien étranger au projet de déplacement forcé, ni au projet de réoccupation de Gaza, ni encore à ce qui est désormais connu sous le nom de projet « Grand Israël » ». L’Algérie appelle la communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité de l’ONU, à « assumer ses responsabilités » pour stopper ce projet et préserver « les fondements de la solution à deux États ».
Elle affirme aussi son engagement, en tant que membre du Conseil de sécurité, à poursuivre ses efforts diplomatiques pour soutenir le peuple palestinien, mettre fin à cette « catastrophe humanitaire sans précédent » et accélérer l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Al-Qods Acharif pour capitale.
La crise humanitaire à Ghaza s’aggrave. Selon le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, « plus de 15 600 patients, dont 3800 enfants, ont encore besoin de soins spécialisés » et doivent être évacués. Il a renouvelé son appel à un cessez-le-feu immédiat et demandé de faciliter la livraison de l’aide humanitaire.
Le ministère palestinien de la Santé a indiqué que le bilan de l’agression génocidaire menée depuis le 7 octobre 2023 s’élève à 62 622 martyrs et 157 673 blessés, en majorité des femmes et des enfants. Rien que ces dernières 24 heures, 61 martyrs et 308 blessés ont été transférés dans les hôpitaux de Ghaza. Depuis le 18 mars, 10 778 Palestiniens ont été tués et 45 632 autres blessés.
De nombreuses victimes restent encore sous les décombres. Les attaques contre les Palestiniens attendant l’aide humanitaire ont déjà fait 2 076 martyrs et 15 308 blessés, ont précisé les autorités sanitaires. La famine déclarée à Ghaza a aussi provoqué de vives réactions internationales.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a jugé ce rapport « effroyable, un scandale moral et une catastrophe d’origine humaine ». Il a ajouté : « Le blocage par le gouvernement sioniste de l’acheminement d’une aide humanitaire adéquate à Ghaza a provoqué cette catastrophe d’origine humaine.
C’est un scandale moral. » Le Programme alimentaire mondial (PAM) a, de son côté, appelé à « une action urgente » pour faire face à cette crise. Son expert Jean-Martin Bauer a rappelé que « c’est la première fois qu’une famine est confirmée au Moyen-Orient, ce qui représente un moment historique ».
Selon l’ONU, plus d’un demi-million de personnes à Ghaza vivent dans des conditions « catastrophiques », caractérisées par « la famine et la mort », conséquence directe du blocus et des attaques de l’entité sioniste.