Le Parlement, avec ses deux chambres, a repris lundi ses activités législatives. L’ouverture de cette session coïncide avec le remaniement gouvernemental annoncé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Cette nouvelle dynamique impose aux députés de s’adapter à ce rythme, afin de prouver leur crédibilité auprès des électeurs, tout en respectant leurs obligations constitutionnelles.
À l’ordre du jour figurent notamment le projet de loi de finances, plusieurs textes reportés lors des sessions précédentes, ainsi que d’autres projets attendus à l’issue des réunions du Conseil des ministres et du gouvernement.
Le projet de loi de finances, qui fixe les grandes lignes de la gestion budgétaire, devrait être exempt de nouvelles taxes, afin de préserver le pouvoir d’achat et d’alléger les charges financières des citoyens. Cette session constitue un véritable test pour les députés, appelés à regagner la confiance des électeurs en vue des prochaines législatives.
En sont exclus ceux qui ont déjà accompli deux mandats, contraints par la Constitution de 2020 à quitter l’Assemblée, malgré des tentatives passées de modifier la loi afin de prolonger leur présence au-delà de deux législatures.
Les formations politiques se préparent à défendre ou à renforcer leur représentation à l’Assemblée populaire nationale, en particulier les partis majoritaires. Leur réussite dépend toutefois de leur cohésion interne et des orientations de leurs dirigeants, marquées par des approches et des discours parfois divergents. Le Front de libération nationale (FLN) demeure fragilisé par des divisions internes, malgré les efforts de réconciliation entrepris par son secrétaire général, Abdelkrim Benmabrouk.
Le Rassemblement national démocratique (RND), de son côté, tente de capitaliser sur la situation pour élargir son influence au sein du courant nationaliste.
Quant aux partis islamistes, ils restent représentés par le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le Mouvement de la construction nationale, en concurrence directe mais avec des positions distinctes : le premier, proche de la majorité, privilégie un rôle consultatif et d’alerte, tandis que le second campe seul dans l’opposition parlementaire.
Réagissant à l’ouverture de la session, le président du groupe parlementaire du FLN, Nacer Bateche, a affirmé que la priorité de sa formation est d’accompagner le processus de l’Algérie nouvelle sous la conduite du président Tebboune, ajoutant que l’objectif est de faire de cette session une étape qualitative dans l’action parlementaire.
Il a également insisté sur la nécessité de concrétiser les réformes institutionnelles issues de la Constitution de 2020 et de répondre aux préoccupations économiques et sociales des citoyens, en appelant à une meilleure coordination entre groupes parlementaires afin de garantir un débat sérieux et constructif, à la hauteur des aspirations du peuple algérien.
De son côté, le RND considère l’ouverture de cette session comme une occasion pour les députés de poursuivre leur travail assidu en faveur des préoccupations des citoyens et de les relayer auprès des pouvoirs publics, tout en assurant pleinement leur mission de contrôle de l’action gouvernementale.
Le parti appelle également à renforcer la solidarité nationale afin de soutenir les efforts de l’État pour réussir la rentrée sociale et économique, protéger le pouvoir d’achat et préserver le caractère social de l’État. Dans ce paysage parlementaire, les indépendants occupent eux aussi une place croissante en matière de législation et de contrôle.
Leur groupe s’est consolidé sous la présidence de Tebboune, qui a ouvert la voie à la société civile pour s’impliquer davantage dans la vie politique, conformément à ses engagements électoraux.
Selon plusieurs observateurs, les députés indépendants jouent un rôle affranchi des logiques partisanes et des contraintes idéologiques qui influencent souvent les élus affiliés à des formations. Toutefois, leur absence de couverture partisane pourrait également constituer un facteur de faiblesse face aux projets de loi débattus en plénière.

