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Résilience économique, l’Algérie sur la bonne voie

Dans son dernier rapport, le Fonds monétaire international salue la capacité de l’économie nationale à maintenir ses équilibres malgré la baisse des prix du brut et un déficit budgétaire persistant. L’institution de Bretton Woods met toutefois en garde contre la nécessité d’engager des réformes structurelles et de rationaliser les dépenses publiques pour préserver cette dynamique.

Dans son rapport à l’issue des consultations au titre de l’article IV pour l’Algérie, le Conseil d’administration du FMI note que l’économie nationale a connu une forte reprise depuis la pandémie de covid-19, et estime globalement « positives » les perspectives économiques du pays à court terme.

Mais le Fonds conseille à l’Algérie, pour éviter d’éventuels chocs futurs, un ajustement des politiques économiques, la rationalisation des dépenses inefficaces, l’accroissement des recettes hors hydrocarbures et le renforcement de la gestion des finances et des investissements publics.

Selon le FMI, le PIB algérien a augmenté en 2024 à 3,6 % contre 4,1 % en 2023. Un recul qui n’affecte pas tellement les grands équilibres de l’économie algérienne, selon le FMI, car il estime que la performance reste bonne par rapport à la croissance mondiale, et sera du même niveau en 2025, soit 3,4 %.

Le FMI estime par ailleurs que cette contreperformance de la croissance de l’économie algérienne en 2024 est expliquée par la baisse des prix du brut sur les marchés mondiaux, dans le prolongement des coupes de production décidées par l’OPEP+ pour calmer les marchés.

Ce qui a fait baisser en conséquence les recettes d’hydrocarbures algériennes. Par ailleurs, l’activité hors hydrocarbures est restée solide, car soutenue par l’investissement public, la hausse de la demande et de la consommation internes.

Sur le front des pressions inflationnistes, l’Algérie a pu souffler en 2025, estime par ailleurs l’institution de Bretton Woods, et n’a pas été tellement affectée, comme d’autres économies, par la guerre en Ukraine qui a bouleversé les marchés des matières premières comme le pétrole, le gaz, les céréales, les minerais.

Pas de chiffre du FMI, alors que dans son dernier rapport sur l’état de l’économie nationale, la Banque d’Algérie avait situé l’inflation en 2024 à 4,4 % contre 7,1 % en 2023, sur la base de statistiques de l’ONS. En 2025, l’inflation devrait par contre rester modérée, estime le Fonds, selon lequel les réserves de change de l’Algérie “sont restées solides”.

Selon la Banque d’Algérie, elles sont passées de 69,825 milliards de dollars fin 2023 à 68,277 milliards à fin 2024. La Banque d’Algérie a précisé que ce niveau de réserves, qui représente plus de 15 mois d’importations de biens et services, ‘’demeure largement supérieur aux recommandations et standards internationaux, témoignant de la solidité de la position extérieure globale de l’Algérie’’.

Sur le chapitre de la gestion budgétaire, le FMI note par ailleurs que ‘’la baisse des recettes des hydrocarbures, conjuguée à l’augmentation des dépenses publiques, a considérablement creusé le déficit budgétaire et épuisé les réserves disponibles’’. Le déficit budgétaire devrait diminuer en 2025 par rapport à 2024, mais restera élevé “sans mesures politiques énergiques”, explique le FMI.

Sur le chapitre de la monnaie, le dinar s’est apprécié en 2024 face à l’euro, mais s’est affaibli face au dollar. Le FMI préconise une flexibilité accrue du taux de change, ce qui “faciliterait son rôle de stabilisateur automatique” et renforcerait la capacité de l’économie “à absorber les chocs” dans un contexte d’incertitude accrue et de volatilité des prix des matières premières.

Enfin, le FMI, qui a préconisé “un ajustement urgent des politiques publiques”, a salué plusieurs mesures prises par les pouvoirs publics et la Banque d’Algérie, qualifiant d’adéquate la politique monétaire “accommodante” actuelle de la Banque centrale qui a “réalisé des progrès considérables en matière de supervision axée sur les risques, de gestion de crise et de garantie de l’indépendance des organismes de supervision”.

En outre, le Fonds a salué les mesures visant à réduire le marché parallèle, telles que l’augmentation de l’allocation de change pour les voyages, et estime qu’elles (les mesures) “devraient être prioritaires”.

D’autre part et sur le front des recommandations contenues dans son rapport, le FMI estime que l’Algérie devrait revoir sa politique de subventions des prix des produits énergétiques, soit une révision des prix à la pompe de l’essence, du gasoil et du mazout.

Le Fonds préconise ainsi la réforme des subventions énergétiques pour générer des recettes supplémentaires “substantielles” à moyen terme et parvenir à des “dépenses mieux ciblées”, ainsi que l’amélioration de la couverture, de la rapidité et de la qualité des statistiques qui permettraient de “mieux éclairer l’élaboration des politiques”.

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L'express quotidien du 22/09//2025

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