Le groupe énergétique national Sonatrach est en train de muscler ses contrats et de les diversifier à l’ombre d’une politique de diversification de ses partenaires en amont et en aval pétrolier et gazier. Hier lundi, Sonatrach a annoncé la signature d’un contrat d’une valeur d’environ 5,4 milliards de dollars avec la société saoudienne Midad Energy.
Ce contrat, de type partage de production, selon l’agence Reuters, porte sur l’exploration et le développement de pétrole et de gaz dans le bassin d’Illizi. Ce contrat s’étend sur une durée de 30 ans, avec une option de prolongation de 10 ans supplémentaires, et comprend une période d’exploration de sept ans.
En outre, selon les termes de l’accord, Midad Energy North Africa prendra en charge l’intégralité du financement de l’investissement, dont 288 millions de dollars seront consacrés à la phase d’exploration.
Midad Energy fait partie du groupe saoudien Alturki Holding, qui détient des participations dans les services industriels et énergétiques, notamment dans les opérations pétrolières et gazières en amont. L’Algérie a décidé de se lancer dans un plan de modernisation de ses infrastructures d’hydrocarbures, d’augmentation de ses productions pétrolières, gazières et dérivées, et de mettre en application un grand volume d’investissements pour le prochain quinquennat.
C’est ce qu’avait confirmé le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures, Mohamed Arkab, dans son discours à l’ouverture du Napec d’Oran au début du mois d’octobre. Il a annoncé un plan d’investissement de 60 milliards de dollars sur les cinq prochaines années, destiné à moderniser les infrastructures énergétiques nationales, renforcer la production et accélérer la transition vers les énergies nouvelles et renouvelables.
‘’ Cette approche s’appuie sur une politique gouvernementale visionnaire et de grands efforts de modernisation, notamment dans le développement des infrastructures pétrolières et gazières et la mise à jour du cadre juridique pour rendre le secteur plus attractif aux investissements étrangers, en particulier dans l’exploration offshore’’, a dit M. Arkab pour conforter la politique nationale en matière d’hydrocarbures.
Ce sera donc un plan d’investissement massif de plus de 60 milliards de dollars pour la période 2025-2029, dont 80 % seront consacrés à l’amont pétrolier et gazier. Le reste sera orienté vers le développement de projets industriels structurants, notamment dans le raffinage et la pétrochimie, dans le but de renforcer la valeur ajoutée nationale et de réduire les importations.
Ces projections attirent en fait de nouveaux partenaires et investisseurs, intéressés par les opportunités offertes par l’Algérie dans le domaine pétrolier. « Nous espérons avancer rapidement dans cet investissement qui bénéficiera à la production d’hydrocarbures en Algérie », avait déclaré à Alger M. Jon Adriel, vice-président d’ExxonMobil, chargé de l’exploration mondiale, en juin dernier.
Pour rappel, le groupe Sonatrach avait signé en grandes pompes avec Sinopec un nouveau contrat de partage de production dans le périmètre de Hassi Berkane Nord, d’une valeur de 850 millions de dollars, dont 50 millions de dollars pour la recherche et 800 millions de dollars pour le développement de ce gisement gazier. En fait, il s’agit du deuxième plus important contrat signé entre Sonatrach et le Chinois Sinopec, après celui de Zerzaitine en 2003.
D’une durée de 30 ans, renouvelable une fois pour une durée ne dépassant pas dix ans, ce contrat intervient à l’issue du protocole d’accord signé par les deux parties en mars 2024. Le financement de l’exploration sera assuré à hauteur de 100 % par la société chinoise, tandis que les investissements ultérieurs seront partagés, en cas de résultats positifs, à hauteur de 30 % pour Sonatrach et de 70 % pour Sinopec.
Sonatrach multiplie les partenariats étrangers afin d’accroître sa production et de moderniser ses infrastructures. Le groupe énergétique algérien a déjà annoncé des contrats de production avec plusieurs partenaires et des préaccords avec les majors américains ExxonMobil et Chevron au cours de ces derniers mois.
Par ailleurs, la production primaire des hydrocarbures de Sonatrach sera augmentée de 2,5 % en 2025, pour atteindre environ 206 millions de tonnes d’équivalent pétrole (TEP), a prévu, mercredi, le ministre de l’Énergie et des Mines.
Outre les efforts de Sonatrach visant à renforcer les réserves du pays en hydrocarbures, les négociations menées depuis la promulgation de la nouvelle loi sur les hydrocarbures ont permis la signature de contrats avec plusieurs entreprises étrangères, à l’instar d’Eni (Italie), de Pertamina (Malaisie), de Respol (Espagne), de Sinopek (Chine), d’Oxy (États-Unis) et de TotalEnergies (France), a rappelé le ministre.