Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a affirmé hier, à Kampala, que le Mouvement des non-alignés (MNA) est aujourd’hui appelé à faire entendre sa voix pour affirmer la nécessité d’adopter une nouvelle approche face aux défis liés à « la sécurité et au développement ».
Dans son allocution prononcée à l’ouverture de la 19ᵉ réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés, placée sous le thème « Approfondir la coopération pour une prospérité mondiale partagée », Attaf a souligné que « l’esprit et les principes de Bandung se reflètent dans le slogan choisi par la présidence ougandaise pour cette réunion ».
Il a ajouté que le mouvement est désormais tenu de faire entendre sa voix afin de souligner l’impératif d’une refondation dans la manière d’aborder les défis conjoints du développement et de la sécurité.
Le ministre a précisé que cette approche devrait reposer sur la reconstruction des passerelles de confiance entre le Nord et le Sud, en établissant des partenariats fondés sur l’égalité souveraine, le respect mutuel et la coopération fructueuse, dans un contexte marqué par la persistance des formes de domination, de dépendance et d’exclusion.
Elle devrait également viser à corriger les déséquilibres structurels du système international, en commençant par une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, puis de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et, enfin, de l’Organisation mondiale du commerce.
Cette nouvelle voie, poursuit-il, doit aussi s’appuyer sur la mise en œuvre effective des engagements internationaux relatifs au soutien au développement durable. Cela concerne le financement, le traitement de la dette, la justice climatique, la bonne gouvernance, ainsi que le soutien à l’innovation et au transfert de technologies vers les pays en développement.
L’Algérie salue la fidélité du Mouvement des non-alignés à l’esprit de Bandung
Ahmed Attaf a souligné que cette réunion se tient à la veille du 70ᵉ anniversaire de la Conférence de Bandung, un événement historique qui a ouvert la voie à la création du Mouvement des non-alignés.
Ce moment marquant, a-t-til rappelé, a été un tournant civilisationnel majeur, annonçant le début du processus de décolonisation en Afrique, en Asie et à travers le monde (…). Le ministre a rappelé que l’Algérie n’oubliera jamais que sa lutte de libération nationale a trouvé dans la conférence de Bandung son premier appui politique et moral, un soutien décisif qui a permis à la cause algérienne d’être inscrite, pour la première fois, à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies en tant que question de décolonisation.
« En nous souvenant du soutien fraternel et de la solidarité de nos partenaires d’alors », a-t-il déclaré, « nous saluons la constance du Mouvement dans la défense des principes et idéaux de Bandung, ainsi que sa fidélité à ses positions historiques, à la fois en faveur des causes de libération et en faveur de la réforme du système de gouvernance mondiale, qu’elle soit économique, politique, monétaire ou commerciale. »
L’Algérie réaffirme son appui aux causes justes
Dans cette optique, Attaf a réaffirmé que l’Algérie salue les conclusions de la réunion ministérielle concernant la question palestinienne, ainsi que les enjeux de sécurité et de stabilité au Moyen-Orient.
Il a rappelé que « le peuple palestinien vit aujourd’hui avec deux espoirs : un espoir immédiat, celui de la consolidation du cessez-le-feu et de la satisfaction des besoins urgents de la population de Gaza ; et un espoir plus grand, celui de voir cette trêve ouvrir la voie à un véritable processus politique visant à résoudre le cœur du conflit, à travers la fin de l’occupation des territoires palestiniens et arabes et l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain, seul gage d’une paix juste, durable et définitive. »
Le ministre a également évoqué la question sahraouie, soulignant que le peuple du Sahara occidental « ne réclame rien d’autre que l’exercice de son droit légitime à l’autodétermination, dans le plein respect de la légalité internationale et sans contrainte ni tutelle.
Il a affirmé que l’Algérie demeure pleinement alignée sur la position constante et de principe du Mouvement des non-alignés, resté fidèle depuis plus de cinquante ans aux résolutions onusiennes relatives à la décolonisation et à la doctrine universelle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
