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Le Mali plongé dans le chaos

La situation au Mali atteint un point critique. Entre pénurie de carburant, paralysie économique et avancée des groupes armés, le pays s’enfonce dans le chaos. Après Washington, Paris appelle à son tour ses ressortissants à quitter « immédiatement » le territoire, signe d’une crise sécuritaire hors de contrôle.

Désormais la situation au Mali est intenable, au vu du chaos régnant depuis quelque temps dans le pays, exacerbée par la pénurie du carburant, étouffant ainsi la circulation et l’économie du pays. Cet état de fait n’a pas laissé indifférentes les chancelleries occidentales, à commencer par celle de la première puissance mondiale, les Etats-Unis d’Amérique qui ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays.

Après cela, les autorités de l’Hexagone n’ont pas tardé, vendredi 7 novembre 2025, à recommander à leurs ressortissants présents au Mali de « quitter le pays immédiatement dès que possible ».

Cet appel direct et inhabituel du quai d’Orsay à ses ressortissants en dit long sur le climat imprévisible et dangereux régnant sur le terrain, d’autant plus que des zones entières sont passées sous le contrôle des groupes armés, et qu’une pénurie d’essence paralyse la circulation routière et l’économie. Alors que les  vols commerciaux demeurent la seule option viable pour quitter le territoire, les déplacements terrestres demeurent fortement déconseillés.

Ainsi, à Bamako, la capitale, les files de véhicules s’allongent de plus en plus depuis plusieurs jours devant les stations- service, et des régions demeurent carrément coupées du reste du pays. Alors que la présence française est considérablement réduite au Mali, depuis le retrait des troupes en 2022, le contexte actuel régnant dans le pays a contraint les autorités françaises à lancer l’appel.

Car la base diplomatique et économique française s’est complètement rétrécie, d’où la recommandation de départ. Pour rappel, l’ambassade des Etats-Unis à Bamako avait appelé au début de la semaine ses ressortissants à quitter immédiatement le Mali, suite à la détérioration rapide de la sécurité et le blocage d’axes routiers par des groupes affiliés à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), évoqués par la chancellerie.

De ce fait, l’autorisation de départ a été accordée au personnel diplomatique non essentiel. L’ambassade a tenu à préciser qu’elle ne pouvait plus garantir l’assistance consulaire en dehors de la capitale, qui demeure aussi sous tension.

Après ces deux alertes successives, une question se pose d’elle-même : qu’en est-il de l’efficacité de la stratégie sécuritaire menée par le régime d’Assimi Goïta ?

Car, depuis la rupture avec les partenaires occidentaux, le Mali s’appuie sur des instructeurs militaires russes. Cependant cette réorientation n’a pas endigué l’expansion des groupes armés dans le centre et le nord du pays.

Enfin, ce sont les populations locales qui subissent les conséquences d’un effondrement économique et humanitaire, aggravé par une crise énergétique touchant désormais la capitale Bamako. Cela étant, Paris et Washington tirent les mêmes  conclusions : le Mali, considéré il y a quelques années comme un pivot stratégique et essentiel du Sahel, est devenu un territoire où leur présence n’est plus de mise.

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