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Alger

Emmanuel Macron se dit prêt à renouer le dialogue

Après plusieurs semaines de signaux envoyés discrètement en direction d’Alger, l’exécutif français affiche désormais plus ouvertement sa volonté de tourner la page de la crise diplomatique qui oppose la France et l’Algérie depuis plus de deux ans.

En déplacement en Allemagne, lundi, Emmanuel Macron a indiqué se dire  « disponible » pour un entretien avec son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, en marge du sommet du G20 prévu les 22 et 23 novembre en Afrique du Sud. Le président français a présenté cette éventuelle rencontre comme une occasion « d’avancer » sur plusieurs dossiers, notamment la question migratoire, devenue un point de friction majeur entre les deux capitales.

Cette nouvelle ouverture intervient dans un contexte où Paris semble chercher, avec insistance, à rétablir un minimum de coordination bilatérale. Si Emmanuel Macron continue de mobiliser les termes qui jalonnent depuis plusieurs années sa doctrine diplomatique, « dialogue sérieux », « approche calme », « relation exigeante », la tonalité de son message laisse transparaître une volonté de sortir rapidement d’un blocage qui pèse lourdement sur les relations franco-algériennes.

En France, l’exécutif est régulièrement accusé, par certains courants politiques, d’adopter une posture jugée trop conciliante envers Alger, une critique à laquelle le chef de l’État répond par un discours de fermeté maîtrisée.

Cette inflexion s’inscrit dans une dynamique déjà perceptible depuis l’arrivée au ministère de l’intérieur de Laurent Nuñez. Contrairement à son prédécesseur, Bruno Retailleau, ce dernier a multiplié les déclarations apaisantes, en insistant sur la nécessité de « reconstruire une relation de confiance » avec Alger.

Il a également salué « le rôle central de l’Algérie dans la stabilité régionale » et appelé à un partenariat migratoire « équilibré et respectueux », tout en souhaitant relancer la coopération sécuritaire, mise à mal ces derniers mois. Autant de signaux interprétés comme la volonté de Paris de réduire les tensions et de remettre en mouvement un dialogue largement paralysé.

Alger, de son côté, persiste dans une posture de prudence diplomatique. Les autorités algériennes s’efforcent de ne pas apparaître entraînées dans un calendrier dicté par Paris, privilégiant une approche détachée des pressions médiatiques et politiques.

Interrogé lundi, le ministre des affaires étrangères, Ahmed Attaf, a confirmé que « les contacts avaient effectivement repris entre l’Algérie et la France », précisant qu’ils avaient été renoués « avant même la grâce accordée à Sansal ». Une remarque destinée à souligner que les discussions s’inscrivent dans un cadre plus vaste, indépendant des séquences ponctuelles ou des décisions individuelles.

Le G20 de Johannesburg pourrait ainsi offrir un terrain propice à un premier échange de haut niveau entre les deux chefs d’État depuis la dégradation des relations diplomatiques. Mais, côté algérien comme côté français, les attentes restent mesurées, le rétablissement d’un dialogue formel ne suffira pas à résoudre des divergences qui touchent autant aux questions migratoires qu’aux mémoires coloniales ou à la coopération sécuritaire.

Reste que Paris, à travers les prises de position antérieures de Laurent Nuñez comme par les déclarations d’Emmanuel Macron, manifeste clairement sa volonté de relancer un processus qui s’est enrayé au fil des mois.

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L'express quotidien du 20/11//2025

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