La violence et les atteintes à la vie privée se banalisent et se légitiment de plus en plus sur les réseaux sociaux en Algérie. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, qui a déclaré que la Toile algérienne est, pour l’essentiel, un immense réceptacle d’intox, de haine, d’invectives et d’insultes, de procès d’intention et de règlements de comptes, a totalement raison.
Les fausses informations portant atteinte à l’ordre et à la sécurité publics, les discours de haine, l’atteinte à l’honneur et la dignité des citoyens envahissent de plus en plus les réseaux sociaux. Sous de vrais profils ou sous couvert d’anonymat, plusieurs pages publient quotidiennement des discours haineux, diffamatoires et provocateurs.
De la petite injure aux menaces de mort, l’agressivité verbale s’étale, en toute impunité sur internet. Les risques de déchirure du tissu social et de la fragilisation de la société que peuvent provoquer ce genre d’agissements sont réels et doivent être appréciés à leur juste valeur.
Ces manifestations de haine sur internet sont à prendre au sérieux car elles ne sont pas le fait d’adolescents impulsifs, mais bel et bien d’adultes conscients de leurs propos et gestes. Universitaires, journalistes, hommes politiques, étudiants, artistes, enseignants… dans presque toutes les catégories professionnelles et sociales ont y trouve toute une faune d’individus qui balancent n’importe quoi sur la toile.
ANP, services de sécurités, islam, journaux, partis politiques, syndicats, Kabylie, acteurs politiques ou associatifs , simples citoyens… qu’ils s’agissent d’éléments identitaires, de régions, d’hommes et de femmes, rien, ni personne n’est épargné par les auteurs de ces discours vipérins qui cherchent à jeter le discrédit tout ce qui ne cadre pas avec leurs projets et manœuvres.
On insulte, on diffame, on déballe la vie privée des gens, on désigne certains à la vindicte populaire, on relaie de fausses informations … On fait quasiment tout ce qui est contraire à la loi sur les réseaux sociaux sans être inquiéter le moins du monde.
Ce fléau qui prend des allures virales, nécessite une intervention urgente des pouvoirs publics. Sans toucher pour autant au sacro-saint principe de la liberté d’expression, toutes les pratiques malveillantes doivent être combattues avec fermeté.
De nouvelles lois, comme l’a laissé entendre le ministre de la communication, doivent être édictées pour endiguer cette prolifération des discours de la haine et renforcer la protection de la vie privée et de l’honneur des citoyens sur internet.
