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Les islamistes à la conquête du pouvoir

Les islamistes à la conquête du pouvoir

Travaillant, comme tous les islamistes des autres pays avec patience et sur le long terme, les islamistes algériens intégrés actuellement dans le jeu politique, ont toujours été, contrairement aux démocrates, présents dans toutes les joutes politiques du pays et n’ont jamais refusé les postes qu’on leur offrait dans le gouvernement.

Confiants dans leurs choix, et essuyant avec stoïcisme les critiques des uns et les quolibets des autres en raison de leur démarche, les islamistes sachant clairement ce qu’ils veulent et où ils veulent aller ne manquent aucun rendez-vous et aucune occasion qui leur permettent d’intensifier leur activités et de peser avec force dans les orientations politiques et économiques du pays.

Ainsi, criant à la victoire avant même l’annonce des résultats, le Mouvement de la société pour la paix (MSP ) que les législatives du 12 juin passé ont placé comme troisième force sur le nouveau échiquier politique du pays, bombe déjà le torse et lorgne du côté des postes de souveraineté au gouvernement et du perchoir de l’APN.

Le chef du MSP qui a déclaré à l’issue de sa rencontre avec le président de la République que celle-ci a été «bénéfique et riche », n’acceptera pas, comme on peut le deviner, de faire dans la figuration à l’APN et dans le prochain gouvernement.

Fort de plus de 100 députés (MSP 65 sièges, Mouvement El Bina 39 sièges…) la mouvance islamiste que ces législatives anticipées boudées par les citoyens ont mis en avant, va certainement peser dans les prochains jours et de façon manifeste dans le discours politique du pays où il est observé ces derniers temps des dérapages intolérables !

Même si l’on ne sait pas encore réellement leur véritable poids dans le champ politique en raison des trucages par le passé des élections et du fort taux d’abstention ayant caractérisé les dernières législatives, les islamistes sont en tout cas présent partout dans les institutions élues du pays, et leur discours même s’il est enrobé d’une certaine « teqqia », est toujours offensif et conquérant.

Leur acharnement contre tamazight lors de la révision constitutionnel, leur discours provocateurs à l’endroit de ceux qui prêchent l’égalité des sexes…sont là pour illustrer leur refus de tout ce qui ne cadre pas avec leur logiciel politique.

Leur sorties intempestives notamment sur tamazight et sur la Kabylie ont généré et continuent de générer des réactions épidermiques faisant planer moult périls sur la cohésion et la stabilité sociales. Seule la rigueur dans l’application de la loi sur tout le monde sans distinction peut éviter au pays de sombrer dans des bourbiers où il lui sera difficile de s’en sortir.

L’Algérie nouvelle nécessite de tout le monde de nouveaux discours en adéquation avec les défis de l’heure et les attentes des citoyens. L’Algérie qui a vaincu l’idéologie qui a voulu s’imposer par la force au début des années 1990, n’a pas le droit de retomber dans les mêmes erreurs et de laisser agir des forces qui n’ont que de la haine et du mépris pour la diversité et la pluralité.

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