Selon un membre du Centre international pour l’identification des migrants disparus (CIPIMD), une ONG basée en Espagne, plus de 1000 harragas algériens dont des femmes et des enfants sont arrivés la semaine passée, en l’espace de trois jours, sur les côtes espagnoles.
C’est un véritable exode qui doit interpeller tout le monde. Au plus fort de la décennie noire, l’Algérie n’a pas connu une telle situation d’émigration illégale. En 2020, c’est quelque 11450 Algériens qui ont fuit le pays vers l’Espagne en plein crise sanitaire qui a pourtant imposé la fermeture des frontières, cette année ce chiffre record est déjà dépassé alors que l’année n’est pas encore terminée.
C’est la pire vague migratoire enregistrée dans l’histoire récente du pays. Les raisons de cette fuite effrénée du pays sont expliquées de long en large par des spécialistes et des politiciens qui ont tiré à maintes reprises la sonnette d’alarme. La situation politique et socio-économique instable du pays ainsi que les campagnes de propagande menées depuis les capitales étrangères sont les principales causes de ces départs massifs d’une jeunesse sevrée de rêves et d’espoir.
La situation économique peu reluisante du pays offre peu d’opportunités et bouche tous les horizons d’une vie meilleure. Ajouté à cela, des cybers activistes établis dans plusieurs capitales étrangères mènent de concert et en permanence un travail de sape et noircissent à l’extrême l’image du pays en le montrant comme un enfer invivable. Que faire devant une telle situation, sinon chercher à la fuir ! En effet, quand à longueur de journée, on bombarde d’outre-mer la population d’informations farfelues sur l’Algérie, qu’on diabolise à outrance tout ce qui est en rapport avec les pouvoirs publics algériens, et qu’on encense les pays étrangers , c’est normal qu’une partie de la jeunesse tombent sous les charmes de ces chants de sirènes.
Quand un jeune entend par exemple, qu’en Europe, un travailleur peut vivre décemment avec son salaire en s’offrant maison, voiture et vacances, alors qu’il sait qu’en Algérie, le travail ne permet pas d’avoir une vie décente, ce jeune ne pourra qu’être séduit et fera tout pour aller s’installer ailleurs. Il en est de même pour les étudiants qui savent que c’est le chômage qui les attend au bout de leurs études. Tant que la situation du pays ne connaîtrait pas d’améliorations qui permettront aux jeunes de réaliser leurs rêves, la fuite des Algériens vers d’autres cieux ne cessera jamais.
Outre d’accélérer les réformes pour intensifier les investissements et diversifier l’économie nationale, il faut ouvrir les médias publics pour les débats contradictoires et l’expression libre. Ce n’est qu’en débattant ici en Algérie de façon libre sur tous les sujets qu’on peut mettre en échec les campagnes de propagandes dirigées depuis l’étranger.