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Chassé-croisé sino-russo-américain à Alger: L’heure des choix décisifs

Russie-Algérie : Une coopération militaro-technique stratégique non conjoncturelle

En l’espace de quatre jours, les représentants des principales puissances planétaires, la Russie, la Chine et les États Unis ont fait escale à Alger, et ont été reçus en audience privée par le président de la République et le chef d’état-major de l’ANP. 

Après l’audience au siège du MDN du directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie, Dimitrii Chougaev, l’ambassadeur de la République populaire de Chine en Algérie, Li Lian, a été reçu, hier, à la Présidence de la République, pour une visite d’adieu au terme de sa mission à Alger. Après cela, une visite importante est programmée à Alger pour accueillir Blinken, secrétaire d’Etat américain, pour une « escale d’importance ».

       Alliée historique et stratégique de l’Algérie, la Russie compte pour beaucoup dans les plans de l’Algérie, d’autant qu’il s’agit d’une alliance et d’une amitié politique et militaire rarement prise à défaut depuis près de soixante ans. Le constat est le même pour la Chine, qui est un partenaire incontournable pour l’Algérie sur une très large gamme de projets civils, concernant tous les segments de l’économie et du commerce. 

  Pour les Etats Unis, les données changent. Premièrement, il s’agit de la première puissance planétaire, incontestable et incontestée depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, malgré la percée économique chinoise qui bouscule dangereusement les Américains. Dans l’ensemble, les relations des USA avec l’Algérie ont varié au fil du temps entre le bon et le moins bon. Mais beaucoup de dossiers demeurent en suspens, à commencer par le soutien sans faille apporté par la Maison-Blanche à Rabat sur les sujets stratégiques majeurs, comme celui du Sahara occidental. 

   Récemment encore, dans le sillage de l’Espagne et de la France, les États Unis ont apporté leur soutien au Maroc concernant le Plan d’autonomie pour le Sahara occidental. Un geste qui va certainement rallonger la vie de la crise sahraouie et exacerber les tensions dans la région. 

  Aujourd’hui, la guerre en Ukraine risque de contrebalancer tous les équilibres mondiaux. Tout dépend des résultats de la guerre. Si celle-ci prend fin sur les conditions imposées par Moscou, le duopole sino-russe risque de prendre le dessus sur les États Unis. Tous, en fait, souhaitent sortir au plus vite de cette guerre, mais avec des bénéfices en main. D’où cette extrême concentration des stratégies de puissance sur des pays jugés « importants » dans la suite de ce que pourrait être le monde après la guerre d’Ukraine.

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