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Jeu de Monopoly européen au Maghreb-Sahel

Déconstruction de l’Empire: Voilà pourquoi l’Algérie doit agir en Europe

Prise au piège du gaz russe, l’Europe s’englue chaque jour un peu plus dans ses contradictions. Déjà grand perdant de cette guerre d’usure États Unis – Russie, l’Europe observe sa propre déchéance, et, à défaut de l’entraîner dans cette guerre, se tourne, subrepticement, vers l’Afrique.

Pour l’Europe, la décision a été prise pour se passer du gaz russe avant fin 2022, car pour le moment la décision est quasi impossible à appliquer dans un contexte de russe dont personne ne peut en prévoir l’issue; 

     Alors que la crise ukrainienne s’internationalise, le conflit entre l’Europe et la Russie déborde du domaine purement militaire pour devenir essentiellement gazier. Dans cette « guerre du gaz », l’Europe compte sur l’Algérie pour abriter une bataille énergétique qui ne dit pas son nom, mais s’inquiète des suites des alliances et des mésalliances contractées durant cette guerre et qui ne sont pas appelées à durer.

    Depuis 2007, l’alliance gazière algéro-russe, signée entre Sonatrach et Gazprom, fournit à l’Europe plus de 27 % de son gaz. L’Algérie détient aussi huit usines de regazéification de son gaz naturel liquide (GNL), situées en Espagne et au Portugal. Plus au nord, Moscou contrôle 33 % du gaz naturel en Europe, à travers les gazoducs traversant, notamment, l’Ukraine. Un quasi-monopole de l’Algérie et de la Russie du secteur du gaz naturel en Europe, qui inquiète. 

  C’est dans ce contexte qu’on assiste à un ballet diplomatique européen en Afrique. C’est l’heure de faire des « achats africains ». L’Algérie est sollicitée par l’Italie, principalement, mais également par l’Allemagne et la France, isolant de facto l’Espagne, dans son hostilité calculée à l’Algérie. Le Mali, le Mozambique, Le Nigeria, l’Afrique du sud sont également sollicités pour des partenariats. Même le Niger, classé par l’ONU comme un des trois pays les plus pauvres de la planète, se trouve au centre des intérêts français depuis quelques semaines. 

   Très instructive pour être évoquée, la propension des pays d’Europe à agir en solo, en dehors de tout cadre UE, afin d’assurer leurs arrières. On avait déjà pu constater cela lors de la pandémie du coronavirus, puis lors de la vague migratoire, et avant, lors du Brexit. Au final, c’est une Europe encore plus fragilisée par la guerre qui vient frapper à la porte de l’Afrique…en rangs dispersés.

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