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Elle a été créée, il y a 60 ans: Gros plan sur la banque d’Algérie

Vers le déploiement d'un réseau national de bureaux de change

Le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, a souligné, l’importance du rôle de la Banque d’Algérie dans l’accompagnement et l’encadrement du développement économique et financier du pays.

Dans une allocution prononcée à l’ouverture des travaux de la conférence sur les défis futurs des banques centrales, organisée par la Banque d’Algérie à l’occasion du 60e anniversaire de sa création, M. Benabderrahmane a précisé que la Banque d’Algérie, dont la création participe du recouvrement de l’indépendance et de la souveraineté et constitue un jalon dans l’édification de l’Etat-nation, joue un rôle important dans la gestion de la politique monétaire et la préservation de la valeur du dinar algérien qui est un des symboles de l’Etat.

La Banque centrale algérienne « a veillé depuis sa création à accompagner et encadrer le développement économique et financier du pays en dépit des défis de taille rencontrés, et ce, grâce aux mécanismes qu’elle a adoptés en accord avec les choix de développement opérés à chaque étape de l’histoire économique de l’Algérie, d’une part, et grâce au sens de la responsabilité et au dévouement de ses cadres et agents, d’autre part », a soutenu le Premier ministre.

Il a, dans ce contexte, mis en exergue les performances de la Banque d’Algérie pendant la pandémie de Covid-19 et le génie dont elle a fait montre dans la mise à disposition des fonds nécessaires pour assurer la continuité de l’activité économique dans cette conjoncture. « Bien qu’elle jouit d’une grande autonomie, la Banque d’Algérie a veillé à coordonner entre la politique monétaire et la politique budgétaire et à accompagner le Gouvernement sur les questions financières, ce qui a permis de surmonter les difficultés financières découlant des chocs extérieurs », a ajouté le Premier ministre.

Au sujet du développement de la Banque d’Algérie depuis sa création, le 13 décembre 1962, M. Benabderrahmane a précisé que les moyens humains et matériels de l’institution sont passés de 240 agents, dont seulement 10 cadres répartis sur six agences et succursales, les premières années, à 3.410 agents, dont 1.255 cadres, répartis sur 49 agences et succursales actuellement, en attendant l’ouverture de nouvelles agences et succursales dans les nouvelles wilayas.

Il a également fait état de l’évolution de la masse monétaire de 4,7 Mds de DA en 1964, année de la création de la monnaie nationale, à 22.204 Mds de DA actuellement, tandis que la valeur des crédits à l’économie, s’est élevé de 2,5 Mds de Da en 1964 à quelque 10.217 Mds de DA actuellement.

20 millions de billets de banque dans la maison des monnaies              

 Concernant le paysage bancaire, la BA ne supervisait, au lendemain de l’indépendance, que quatre banques, tandis que le nombre de banques et d’établissements financiers activant sur le paysage bancaire, s’élève aujourd’hui à 19 banques et 8 établissements financiers. Selon le Premier ministre, les capacités de « la maison des monnaies » qui relève de la Banque centrale ont augmenté de 20 millions de billets de banque par an, à plus de 300 millions de billets de banque et prés de 200 millions de pièces de monnaie métallique par an actuellement.

Ceci requiert, selon le Premier ministre, « d’adhérer au processus de modernisation, de s’inspirer des pratiques saines dans la gestion de la politique monétaire et de rendre les réglementations bancaires cohérentes avec ce qui prévaut dans le monde et avec les exigences des défis du développement économique ». 

« Le gouvernement est pleinement conscient que la performance de l’économie ne saurait s’améliorer, sauf si le cadre financier et monétique est adéquat et répond aux besoins du gouvernement et des entreprises », a ajouté le Premier ministre.

Saluant la participation du gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Ouest d’Afrique (BCEAO), Jean-Claude Kassi Brou, aux travaux de cette conférence, le Premier ministre a réitéré le plein soutien du gouvernement, en vue d’étendre le réseau des banques algériennes en Afrique,  » comme objectif auquel les Pouvoirs publics accordent de l’importance, comme pour prouver le rapprochement africain et ses dimensions entre l’Algérie et le continent africain ».

Aïmene Benabderrahmane a, par ailleurs, appelé la BA à augmenter les efforts et à travailler avec le ministère des Finances, en vue d’accélérer les procédures de l’ouverture du capital des banques publiques, et ce, en vue de donner une nouvelle impulsion à la création de ressources supplémentaires ».

« En 2023, nous irons de l’avant dans l’ouverture du capital de deux banques publiques et nous ferons aussi de même pour le reste des banques », a-t-il poursuivi.

De son côté, le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Salah Eddine Taleb s’est félicité de la révision de la loi sur la monnaie et le crédit qui permettrait à la BA de moderniser son système bancaire et se mettre en phase avec les évolutions économiques et financières.

Intervenant lors d’une conférence sur les défis futurs des banques centrales, organisée à l’occasion du 60e anniversaire de la création de la BA, M. Taleb a affirmé que « la nouvelle loi relative à la monnaie et au crédit permettra à la BA d’aller vers la modernisation du système bancaire et de cadrer avec les évolutions actuelles et futures, notamment en matière de technologie et d’innovation, en vue de mettre en place un climat approprié permettant aux opérateurs économiques d’accéder à tous les outils bancaires modernes et d’asseoir les règles du développement économique durable ». 

La BA, un socle résistant

La BA a accompli toutes les tâches qui lui ont été assignées durant les 60 dernières années et levé l’ensemble des défis qui ont marqué une nation jalouse de son indépendance et de sa souveraineté », a souligné le Gouverneur, mettant en avant l’attachement de la BA à poursuivre l’accomplissement de ses missions de consolidation de l’intégrité et de la solidité du système bancaire.

A ce propos, il a précisé que l’indicateur d’adaptation du système bancaire avait atteint 22%, rappelant que la BA avait décidé, dans le cadre de la réponse aux incidences économiques et financières dues à la pandémie de la Covid-19, de lancer, en juillet 2021, un programme spécial pour le refinancement des banques à hauteur de 2100 Mds Da afin d’assurer davantage de liquidité et conforter l’activité économique du pays.

Par ailleurs, M. Taleb a passé en revue les étapes phares par lesquelles est passée la BA et ses capacités d’adaptation aux grandes mutations et réformes économiques et financières engagées par l’Algérie depuis l’indépendance, revenant sur les conditions économiques difficiles dans lesquelles a été institué le dinar algérien en 1964.

La BA  » a toujours constitué un socle résistant contribuant à la stabilité économique et financière de la patrie », a-t-il soutenu, relevant le rôle de l’institution financière dans la consécration du service public basé sur la rigueur dans l’analyse et la modernisation des politiques dont elle est en charge.

La formation continue, la recherche scientifique ainsi que le renforcement des capacités humaines au niveau de la BA demeurent « une préoccupation pérenne » et constitueront pour toujours l’essence même du plan stratégique que la BA œuvre à mettre en application.

A l’échelle internationale, poursuit-il, la BA veille à la consolidation de la coopération avec l’ensemble des banques centrales, notamment les banques arabes et africaines, de manière à « promouvoir le dialogue en trouvant les mécanismes nécessaires à la mise en place d’un climat d’échange d’idées autour des questions d’intérêt commun ».

Il a annoncé, à ce propos, la tenue en septembre 2023 à Alger, de la 47e session du Conseil des gouverneurs des banques centrales arabes.

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