Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), 60 000 personnes, dont 31 % d’enfants, ont été diagnostiquées comme souffrant de malnutrition aiguë dans la bande de Gaza depuis le début de l’année, et près de 19 mille enfants ont été hospitalisés pour y être soignés.
Au cours des premiers jours du mois de juin, 1 648 enfants ont été admis dans des hôpitaux pour y être traités pour malnutrition aiguë, dont 17 souffrant de complications graves et ayant été admis dans des « centres de stabilisation », des centres médicaux qui fournissent des soins à long terme pour la prise en charge des maladies chroniques.
Selon les données de l’UNOPS publiées sur son site Internet, seuls quatre centres de stabilisation fonctionnent actuellement dans la bande de Gaza, dont deux à Khan Younès, un à Deir al-Balah et un dans le nord de Gaza.
L’OMS travaille actuellement à la mise en place d’un centre de stabilisation supplémentaire à l’hôpital pour enfants Al-Rantisi, à Gaza, afin de pouvoir surveiller étroitement l’état nutritionnel des enfants hospitalisés et de détecter et traiter la malnutrition secondaire. Malgré les divers obstacles, les équipes de l’ONU poursuivent leurs campagnes de distribution de nourriture à l’intérieur de la bande de Gaza.
Au cours des deux premières semaines de juin, près de 15 000 enfants âgés de six à 23 mois ont reçu des aliments prêts à l’emploi supplémentaires, dont 4 330 dans la ville de Gaza et près de 2 000 dans le nord.
Toutefois, les données de l’OCHA font état d’une diminution de près de 80 % du nombre de repas distribués quotidiennement en juin par rapport au mois d’avril.
Le 22 juin, 209 000 repas avaient été distribués par 45 points érigés à cet effet, dans la bande de Gaza, contre 1,7 million de repas distribués par 180 points à la fin du mois d’avril.
Le nombre de points distribuant des repas a chuté de près de 60 % à la mi-mai, entraînant une baisse de 70 % du nombre de repas quotidiens, qui n’est plus que de 300 000 par jour.
À la mi-juin, ce nombre a encore chuté de 76 %, avec seulement 45 points en activité, entraînant une baisse de 83 % du nombre de repas quotidiens, qui n’était plus que de 185 000.
L’agence des Nations unies a attribué cette chute brutale des opérations, entre le 21 avril et le 21 juin, à une combinaison de restrictions israéliennes, d’insécurité et de manque de ressources.
Le bureau a souligné que le volume de l’aide humanitaire et le rythme actuel des livraisons étaient tout à fait insuffisants pour répondre aux besoins de la population de Gaza, qui souffre d’une grave insécurité alimentaire, et a noté que toutes les boulangeries soutenues par les Nations unies étaient toujours fermées.
Il a également dénoncé l’intransigeance persistante des autorités israéliennes qui empêchent les organisations humanitaires internationales de distribuer des colis alimentaires à l’intérieur de Gaza, ce qui entrave considérablement les efforts visant à répondre aux besoins locaux et à garantir une distribution sûre et équitable de l’aide alimentaire.
Le bureau de l’ONU a également documenté la poursuite des attaques israéliennes visant des civils à la recherche d’une aide alimentaire, le long des itinéraires des convois humanitaires ou sur les sites de distribution militaire, faisant de nombreuses victimes.