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Gaz en Afrique: L’expertise algérienne fait figure de modèle

En Afrique, plusieurs pays se partagent l’avantage de posséder des gisements gaziers et des installations pour les exploiter. Le problème actuel pour de nombreux pays producteurs, selon un récent rapport de l’Union internationale du gaz (UIG), est que ces pays, dont l’Egypte, la Libye, le Nigeria ou le Sénégal, ont des difficultés à les exploiter ou à les exporter.

Pour les uns, comme l’Egypte ou le Nigeria, la demande locale est trop importante, à certaines périodes, pour qu’elles puissent exporter les surplus, et concentrent l’essentiel de leur gaz pour la production d’électricité. D’autres pays, comme l’Angola, la Mauritanie, le Sénégal, la Namibie ou l’Éthiopie, souffrent cruellement du manque d’infrastructures pour la production, le transport et l’exploitation de leurs gisements gaziers.

Le rapport de l’UIG estime ainsi que l’Afrique se trouve face à un moment décisif : ‘’Sans plan d’action coordonné, sans investissements massifs dans les infrastructures de transport et de distribution, et sans réformes pour stimuler la demande industrielle, une grande partie du gaz africain pourrait rester définitivement sous terre’’.

Pour autant, ce constat alarmant épargne l’Algérie, un leader continental dans la production, le transport et l’exploitation de ses immenses réserves gazières. Et le rapport de l’UIG, intitulé ‘’Le gaz pour l’Afrique en 2025’’, le souligne en indiquant que l’Algérie est un modèle à suivre pour les pays africains en termes de développement de l’industrie gazière, indispensable pour l’essor économique du continent. ‘’

L’Afrique du Nord reste la région la plus mature du continent en matière de gaz naturel, avec en tête l’Algérie, la Libye et l’Égypte, qui disposent d’infrastructures de production et d’exportation vers l’Europe bien établies depuis longtemps, via les gazoducs TransMed et Medgaz, ainsi que des terminaux GNL », explique le rapport de l’UIG.

Selon le rapport, la dynamique que connaît le développement de la chaîne de valeur du secteur gazier en Algérie joue un rôle prépondérant dans le fonctionnement de l’économie du pays en ‘’appuyant la croissance industrielle et en servant de source d’énergie de base stable’’. ‘’L’Algérie, l’Égypte et le Nigeria ont développé avec succès des industries basées sur le gaz naturel, notamment dans les domaines des engrais, de la pétrochimie, du ciment et de l’acier, offrant ainsi des modèles pratiques que d’autres marchés peuvent adapter et reproduire à plus grande échelle ».

Mais seule l’Algérie arrive à maintenir un équilibre en matière d’approvisionnement régulier du marché local et international. Selon l’UIG, l’Algérie ‘’conservera son rôle de fournisseur fiable de l’Europe, tandis que les projets de corridor hydrogène Afrique du Nord-Europe soutenus par l’UE avancent en parallèle’’. Il s’agit du projet ‘’SoutH2 Corridor’’ de transport de l’hydrogène vert produit en Algérie et envoyé par gazoduc vers l’Italie et les pays européens.

‘’Le projet du SoutH2 Corridor pour la production de l’hydrogène vert en Algérie et son transfert vers l’Italie et l’Allemagne via la Tunisie incarne le principe de l’approche d’un partenariat basé sur les intérêts communs dans le cadre du plan Mattei et le souci de diversifier les ressources énergétiques pour une durabilité dans la Méditerranée », avait indiqué un responsable italien lors du lancement du projet début 2025 à Rome.

En outre, affirme le rapport de l’UIG, Alger continue à développer sa production et à renforcer davantage les installations gazières en s’appuyant sur le développement des périmètres des champs en exploitation qui disposent déjà de systèmes de canalisation.

‘’De nouveaux gisements de gaz naturel sont découverts à proximité des champs en production, et sont plus susceptibles d’attirer des investissements à court terme et de passer rapidement vers la phase de développement’’, explique le rapport. Fatalement, l’UIG suggère au Sénégal, à l’Angola ou à la République du Congo de suivre le modèle algérien en matière de développement de la chaîne de valeur de leur industrie gazière.

Des pays qui ont d’ailleurs en main l’expertise algérienne avec des contacts de coopération entre les groupes pétroliers de ces pays et le groupe public Sonatrach qui s’impose aujourd’hui comme une référence sur le continent.

Il est incontestable qu’avec ses 4 504 milliards de m3 de réserves prouvées, l’Algérie est l’un des leaders mondiaux de l’industrie gazière, et l’un des tout premiers interlocuteurs des marchés internationaux du gaz, en particulier pour le GNL, une technique pour laquelle le groupe Sonatrach est le précurseur mondial, puisque le tout premier terminal de GNL au monde a été inauguré en 1964 près d’Oran.

Le premier terminal d’exportation commercial mondial fut ainsi ouvert en Algérie, à Arzew plus exactement, en 1964, d’où les premières livraisons de gaz naturel liquéfié sont parties pour les Etats-Unis. Récemment, l’Algérie a annoncé la mise en place d’un plan d’investissement massif de plus de 60 milliards de dollars pour la période 2025-2029, dont 80 % seront consacrés à l’amont pétrolier et gazier.

Le reste sera orienté vers le développement de projets industriels structurants, notamment dans le raffinage et la pétrochimie, dans le but de renforcer la valeur ajoutée nationale et de réduire les importations.

L’Algérie va par ailleurs densifier ses investissements dans le secteur pétrolier et gazier, en amont et en aval, et surtout pour moderniser ses infrastructures de production, avec accélération dans la production offshore. La donne est en fait celle-ci : la demande mondiale en pétrole et en gaz devrait se maintenir jusqu’en 2050, et ces ressources continueront à jouer un rôle clé dans la sécurité énergétique mondiale. En dépit des tentatives de discréditer une source d’énergie durable, écologique et non polluante, et surtout, plus sûre que les centrales nucléaires.

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L'express quotidien du 02/12//2025

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