Réunie pour la première fois autour de l’évaluation de l’allocation-chômage, la Conférence nationale a permis au gouvernement de dresser un bilan approfondi et de tracer de nouvelles orientations dont l’objectif est d’adapter la politique de l’emploi aux mutations économiques et technologiques qui redéfinissent les besoins du marché.
Réunis lundi au Centre familial de Ben Aknoun, à Alger, les responsables du secteur de l’emploi ont ouvert la première Conférence nationale consacrée à l’évaluation de la gestion de l’allocation-chômage et des mécanismes de médiation pour l’insertion professionnelle. Une rencontre qui intervient dans un contexte de fortes attentes sociales, alors que le marché du travail fait face à des mutations rapides.
Dès l’ouverture, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Abdelhak Saihi, a tenu à rappeler la philosophie du dispositif. « L’allocation chômage ne constitue pas un “soutien conjoncturel”, mais un “mécanisme social efficace visant à protéger les jeunes durant leur période de recherche d’emploi” », a-t-il affirmé, insistant sur le fait qu’elle s’inscrit dans un parcours plus large d’accompagnement. Selon le ministre, cette allocation offre en effet « un parcours d’accompagnement incluant formation et orientation, garantissant une transition sécurisée vers l’insertion professionnelle, conformément au principe : ne laisser aucun jeune sans accompagnement ».
Le gouvernement met en avant cette dimension pour défendre un dispositif souvent critiqué pour son coût budgétaire. Abdelhak Saihi a rappelé que « l’État a consacré plus de 420 milliards de dinars à cette allocation, en plus d’un budget supplémentaire pour accompagner sa revalorisation, passée de 15 000 DA à 18 000 DA », un effort financier qui, selon lui, traduit « l’attachement de l’État à son caractère social et sa volonté de garantir la stabilité des différentes catégories de la société ».
La conférence, présentée comme un moment de « bilan » et d’ajustement des politiques publiques, doit permettre de renforcer la coordination entre les institutions chargées de l’emploi.
Pour le ministre, « l’organisation de cette conférence constitue une étape nationale majeure visant à évaluer les politiques publiques dans le domaine de l’emploi, à renforcer le travail conjoint entre les différents intervenants et à anticiper de nouvelles perspectives afin de bâtir un marché du travail moderne et organisé, capable d’accompagner les transformations rapides du monde ».
Les défis sont nombreux, transformations technologiques, évolution des compétences demandées, pressions démographiques et contraintes climatiques. Ces mutations « imposent l’adoption de visions innovantes et de politiques d’emploi plus flexibles et plus efficaces », a encore souligné le ministre devant les participants.
La rencontre se veut également l’expression d’une priorité politique assumée au sommet de l’État. Abdelhak Saihi a mis en avant « l’engagement de l’État, sous la direction avisée du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à accorder la priorité à la question de l’emploi, considérée comme la pierre angulaire du développement national, de la stabilité sociale et un droit constitutionnel pour chaque citoyen ».
Le ministre a rappelé, à ce titre, les réformes engagées ces dernières années, notamment l’élimination du travail précaire, la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement, la création du statut d’auto-entrepreneur ou encore la mise en place d’un ministère dédié à l’économie du savoir et aux start-up.
Plusieurs membres du gouvernement ont assisté à cette ouverture, parmi lesquels le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab ; le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir ; la ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Amel Abdellatif ; le ministre de la Communication, Zoheir Bouamama ; la ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Nacima Arhab ; ainsi que le ministre et wali d’Alger, Mohamed Abdenour Rabehi.

