Scènes surréalistes à Bamako, capitale du Mali, où l’activité économique est pratiquement à l’arrêt, alors que les écoles ont été fermées par la junte au pouvoir pour répondre à la grave crise de l’approvisionnement du pays en carburant.
Car c’est tout le Mali qui est dans le noir, à l’arrêt en réalité, faute de carburant pour les véhicules, les moyens de transports et, surtout, pour alimenter en gazole les centrales électriques.
Le Mali en panne sèche, une crise énergétique jamais enregistrée jusque-là par ce pays sahélien où sévit une junte militaire arrivée au pouvoir en 2020 et 2021 par deux coups d’État qui ont sapé les efforts de démocratisation par un président légitime qui avait réussi à rassembler les factions touarègues.
Résultat, le pays a été mis sous la coupe réglée des groupes terroristes qui sont en fait à l’origine de cette situation catastrophique, car ils attaquent les convois de carburants assurés par les militaires à partir des ports du Sénégal et de Côte d’Ivoire.
Les terroristes du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans, affilié à Al-Qaida, s’attaquent aux camions-citernes venant notamment du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, asphyxiant un peu plus la capitale Bamako où c’est la débandade des militaires, obligés donc de fermer tous les établissements publics, aussi bien de l’éducation que les autres secteurs.
Le Mali tout entier, victime d’une panne sèche, est à l’arrêt et les putschistes n’ont aucune solution immédiate, les convois de carburants étant immédiatement attaqués par les groupes terroristes qui ont décidé depuis le début du mois de septembre de s’attaquer aux camions de carburants après que la junte a décidé d’interdire la vente d’essence dans des bouteilles et des jerrycans en zones rurales, pour empêcher les terroristes de s’approvisionner en carburant pour leurs véhicules.
Et pourtant, début septembre dernier, face aux attaques des convois de carburants sécurisés par les militaires, on assurait à l’Office national des produits pétroliers (ONAP) que le Mali ne connaît pas de pénurie de carburant.
La capitale, Bamako, ainsi que toutes les grandes villes du pays, telles que Ségou, Sikasso et Mopti, sont correctement approvisionnées en carburant’’, et ‘’cela signifie que les besoins en énergie pour la plupart des activités économiques et domestiques sont satisfaits, ce qui contribue à une certaine stabilité économique et sociale’’, assurait un responsable de l’ONAP au début des attaques de convois de carburants par les groupes terroristes.
Ce responsable a même assuré qu’il n’y a aucun risque de pénurie de carburant au Mali. Mais, ce qui était prévisible, avec des stations d’essence à sec, des files de voitures interminables, des coupures fréquentes et sur de longues périodes de l’électricité dans les villes, a provoqué un chaos attendu dans le pays, où la crise du carburant s’installe.
Et, malgré les assurances des responsables de l’ONAP telles que ‘’toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour continuer à assurer un approvisionnement constant et régulier, dans le but d’éviter toute interruption future qui pourrait perturber la vie quotidienne des citoyens et l’économie nationale », le pays est au bord de la catastrophe.
Car il faut également assurer le courant électrique des hôpitaux et des centres de santé, gravement menacés par cette pénurie qui va sûrement entamer le peu de crédibilité politique de la junte malienne, incapable de lutter contre les groupes terroristes, qui font la loi dans le nord du pays.
Dans la réalité, la capitale malienne vit depuis plusieurs jours au ralenti, frappée de plein fouet par une pénurie aiguë de carburant, et les stations-service sont prises d’assaut, tandis que les files d’attente interminables s’étendent sur plusieurs centaines de mètres. Les conducteurs, désespérés, patientent des heures sans garantie d’obtenir quelques litres d’essence ou de gasoil.
Fatalement, cette situation a entraîné un arrêt quasi total des activités économiques à Bamako où les transports en commun sont paralysés, les motos-taxis absents des artères principales, et de nombreuses entreprises ont dû suspendre leurs activités faute d’approvisionnement.
Les marchés, habituellement animés, tournent au ralenti, et les prix des denrées commencent à grimper sous l’effet de la rareté des produits. Et le blocus imposé par des groupes terroristes qui attaquent les convois de ravitaillement marche à merveille, dont le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaida.
Et, après un mois de blocus, le stock de sécurité de l’Office national des produits pétroliers, devant couvrir trois jours de consommation nationale, est désormais épuisé, car déjà injecté dans le circuit de distribution. Et dimanche 26 octobre, la junte malienne a annoncé la suspension des cours dans les écoles et les universités du pays, à partir d’hier lundi et pour deux semaines.
Au Mali, déjà en proie à une grave crise économique, l’instabilité politique et l’insécurité dans le nord du pays où règnent les groupes terroristes affiliés à Al-Qaida et ceux de la rébellion touarègue, la junte au pouvoir ne pourraient tenir longtemps.

