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La Banque d’Algérie prend des mesures

La Banque d’Algérie a fixé de nouvelles règles pour l’octroi de l’allocation touristique de 750 euros dont l’application est entrée en vigueur en juillet 2025. Le droit de change est désormais strictement encadré et soumis à plusieurs conditions dont la détention par le voyageur d’un compte bancaire.

La nouvelle mesure, qui interdit dorénavant les paiements en espèces, vise à remédier aux multiples cas de fraude orchestrés ces derniers mois, selon les déclarations du ministère de l’Intérieur, par des réseaux de trafiquants visant à détourner les montants en devises accordés aux voyageurs, dans le cadre du droit de change.

Dans une note adressée aux établissements bancaires, la Banque d’Algérie précise ainsi les nouvelles modalités de l’octroi de l’allocation touristique, soulignant que «les banques doivent mettre en œuvre l’ensemble des mesures de vigilance prévues par les textes en vigueur, notamment celles relatives à la connaissance du client, à la vérification de l’identité et à l’évaluation de la cohérence des opérations avec le profil du titulaire.»

La Banque d’Algérie souligne en outre que «les paiements en espèces ne sont plus admis», précisant que «le règlement de la contrevaleur en dinars du montant en devises doit être effectué exclusivement par des moyens scripturaux émis par les banques, tels que la carte CIB, le chèque bancaire ou tout autre instrument scriptural autorisé».

Il est en outre rappelé aux banques «la nécessité d’observer rigoureusement les prescriptions de l’instruction n°05-2025, notamment celles de son article 10, et d’appliquer systématiquement les dispositions législatives et réglementaires en vigueur à l’effet de s’assurer que les capacités financières du bénéficiaire effectif lui permettent de s’acquitter du montant afférent à l’opération pour son propre compte et/ou au profit des personnes apparentées, telles que définies dans l’instruction n°05-2025.»

Par ailleurs, la nouvelle instruction de la Banque d’Algérie précise que «les banques doivent aviser les bénéficiaires ayant séjourné à l’étranger pour une durée effective inférieure à sept  jours, qu’ils doivent restituer le montant du droit de change perçu, sous peine de s’exposer à la perte du droit de change pour une durée de cinq années, sans préjudice de poursuites judiciaires.»

100 000 cas de fraude recensés

Ce durcissement de l’octroi du droit de change vise à remédier aux multiples cas de fraude constatés par les services de contrôle aux frontières, à travers le détournement d’un dispositif destiné initialement à faciliter les déplacements des citoyens à l’étranger.

Selon la déclaration du ministre de l’Intérieur et des Transports, Saïd Sayoud, qui s’exprimait lundi 15 décembre devant l’Assemblée populaire  nationale (APN), ce sont pas  moins de «100 000 cas de fraude qui ont été constatés depuis le mois de novembre 2025», un trafic de grande ampleur qui porte atteinte clairement à l’économie nationale.

Tout en indiquant que le droit de change ne sera pas supprimé, mais remodelé pour éviter les fraudes – ce qui se traduit depuis hier par la nouvelle décision de la Banque d’Algérie – M. Saïd Sayoud- a mis l’accent notamment sur l’ampleur du trafic aux frontières avec la Tunisie, à travers certaines agences de voyages peu scrupuleuses et autres intermédiaires.

L’opération de fraude consiste à organiser de «faux déplacements» de voyageurs, en vue de récupérer le droit de change. Des restrictions temporaires ont été instaurées ces derniers jours au niveau des postes-frontières, avec la Tunisie, notamment pour le transit par bus, en vue de multiplier les contrôles et d’endiguer le phénomène de fraude.

Par ailleurs, plusieurs individus ont déjà été arrêtés et placés sous mandat de dépôt pour «violation des lois et règlements relatifs aux changes et aux mouvements de capitaux».

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L'express quotidien du 17/12//2025

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