L’Express : Akbou fait partie des quatre communes de la wilaya de Bejaia qui ont boycotté les dernières élections, pourquoi vous vous êtes présenté ?
Mouloud Salhi : Avant tout il faudrait préciser que l’appel au boycott était une démarche qui devait répondre à des objectifs politiques d’ordre national et une suite des rebondissements liés au hirak, mais l’échéance électorale pour le renouvellement anticipé des assemblées locales avait démontré on ne plus clair sur l’importance accréditée par les pouvoirs publics et le citoyen aux élections locale. Aujourd’hui, nous sommes devant une réalité que d’aucun nous dira que toute argumentation contraire serait un non-sens. Ceci est un point de vue personnel. D’autre part, il m’est simplement impensable et déraisonnable de laisser plutôt d’abandonner ce début d’édifice entrepris au cours du mandat précèdent et qui a germé un peu partout dans la commune à travers tant de projets de développement initiés ici et là et dans beaucoup sont physiquement déjà lancés. Donc c’est par acquis de conscience que je marque ce retour pour ma participation à ce rendez-vous électoral local très particulier et ce parmi une équipe renouvelée certes mais déterminée à bien assumer ses responsabilités.
C’est un grand défi pour nous de nous raffermir dans ce choix délicat et d’aller de l’avant pour le bien-être de nos concitoyens et de nos concitoyens qui ont le droit d’aspirer au développement et à leur épanouissement. Au-dessus de tous ces arguments, il faut s’atteler à dire qu’au moment où la commune d’Akbou parmi les trois autres communes de la wilaya de Bejaia qui ont boycotté, quarante-huit autres ont tenu ces mêmes élections ainsi que le reste des communes implantées sur l’ensemble du territoire d’Algérie.
L’Express : Si vous étiez élu maire une seconde fois, quelles sont les priorités à entreprendre pour cette commune ?
M.-S : A vrai dire, les priorités sont les mêmes, à savoir l’amélioration des conditions d’éducation de nos enfants, des structures de santé, de l’hygiène du milieu, des conditions de la jeunesse, des sports et loisirs, des différents services administratives des différents services communaux, des routes et voiries urbaines, des différents réseaux d’assainissement etc…. Toutefois, je ne m’empêcherait pas de citer d’autres grands projets structurants qui constituent un défi important à relever. Je citerai à titre d’exemple, le stade communal des Martyrs, la canalisations des grands oueds y compris celui d’Illoula, l’achèvement des collecteurs d’assainissement et de la station d’épuration, maillage du réseau routier, dédoublement de la RN 26, l’aménagement des voies A.J.et B, ainsi que le soutien de l’idée de la création d’une RN 26 bis sur le plateau d’azaghar, aussi, la promotion de l’investissement local tous azimuts continuera à constituer un souci majeur pour ma part. Il est rappelé que plus de deux cent projets maturés sont inscrits, en cours ou en instance d’exécution.
L’Express : Akbou est l’une des communes les plus riches d’Algérie, avec des zones industrielles par excellence, elle semble sous développée, en matière notamment d’aménagement urbain et d’infrastructures hôteliers ?
M-S : L’aménagement urbain est également un autre casse-tête où notre commune a, malheureusement, accusé un énorme déficit en matière des VRD si on ajoute à cela la problématique du foncier qui fait défaut. C’est pour cela que nous avons lancé durant le mandat précédent l’opération de récupération des assiettes foncières appartenant à la commune et le drainage de l’oued Illoula qui permettra à la commune de récupérer une centaine hectares qui servira à procéder à un aménagement ou plusieurs infrastructures verra le jour. Nous allons également réaliser une MINI-ZAC, dont, d’ailleurs, les travaux seront effectifs dans quelques jours. Celle-ci permettra de renflouer sa trésorerie et compenser les pertes de plus de 50% du budget annuel et absorber, un tant soit peu, un chômage galopant qui règne dans notre ville.
L’Express : Avez-vous un plan pour redonner son image d’antan à la ville d’Akbou ?
M-S : Notre plan découle d’une longue expérience qui nous a donné la chance de nous frotter à toutes les couches et franges de notre société. Nous connaissons les besoins des uns et des autres, nous sommes au fait des rouages administratifs, nous avons une parfaite maîtrise des procédures administratives, notre plan de développement tient compte de ses réalités et prend en compte les moyens dont dispose notre APC. Nous mettrons également nos connexions pour faire les plaidoyers en vue d’avoir des projets structurants au même titre que les autres communes.
L’Express : Avez-vous un programme pour votre ville, notamment des projets de développement local ?
M-S : Bien évidemment, nous disposons d’un programme mûrement réfléchi et bien étoffé basé sur une feuille de route qui s’étale bien au-delà d’un seul mandat électif. Il s’agit plutôt pour nous de jeter les bases irréversibles d’un développement pérenne et durable pour les générations futures. Actuellement, il existe des urgences auxquelles certainement il faut apporter des solutions momentanées mais également, il faut penser stratégie. L’entretien du tissu urbain nécessite un travail et des interventions en continu, soit des services communaux ou bien à travers de la délégation de ces derniers à des professionnels. Comme nous devons œuvrer à la sauvegarde du périmètre rural qui tend, malheureusement, à se consommer jour après jour. Le principe, pour nous, est de veiller à ce que l’accès aux différents services publics soit rendu disponible pour tous les concitoyens en dehors de tout clivage. Le gros souci de la ville d’Akbou est comment parvenir à se renouveler, il y a des quartiers entiers dont le vieillissement du bâti est trop avancé. Donc, il est du devoir de la commune et de l’état de trouver des mécanismes adéquats pour une restructuration urbaine adaptée, aussi l’un des objectifs les plus urgents est le rapprochement de l’administration communale du citoyen, à travers le déploiement de plusieurs annexes administratives ceci nous permettra d‘atténuer l’affluence quotidienne sur les guichets d’état civil de la ville.
Je vous laisse conclure…
M-S : En conclusion, nous sommes une équipe pluridisciplinaire, qui allie l’expérience à la jeunesse. Une équipe forte par sa maîtrise des dossiers, des procédures et des rouages administratifs. Une équipe qui va tirer profit de l’expérience du mandat précédent pour rattraper les retards et mener à bon terme les projets déjà ficelés et permettre à notre ville de se hisser au rang qui lui revient.