Mis sous pression maximale pendant une année en raison de la pandémie du Covid-19, le personnel de la santé, las d’attendre la concrétisation des engagements avancés par les hautes autorités du pays en faveur du secteur, se prépare à entrer en protestation à partir de cette semaine pour faire bouger les choses.
Trois syndicats annoncent déjà pour ce mercredi une grève d’une journée comme première action pour crier leur ras-le-bol et dénoncer les dysfonctionnements systémiques qui bloquent la restructuration solide et efficiente du secteur de la santé.
Dans leur sévère réquisitoire, ces trois syndicats dénoncent particulièrement la non concrétisation sur le terrain des différentes directives du président de la République, les mauvaises conditions de travail, les pénuries de moyens et le burn-out que vivent, au quotidien, les blouses blanches.
En avril 2020, Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, en effet, la mise en place de mesures de restructuration totale du système national de santé avec ses corollaires, l’amélioration des conditions de travail ainsi que la situation socio-économique des professionnels du secteur. Mais une année après, il est constaté que ces mesures tardent encore à être appliquées, « Pire encore, même l’octroi de la prime d’encouragement prodiguée par le plus haut responsable de l’État, comme mesure incitative, se voit gelée depuis le mois de septembre 2020», relèvent les syndicats.
A plusieurs reprises, le président de la république s’est montré, dans ses discours, furieux contre les retards enregistrés dans l’application de ses instructions et contre les velléités de certaines parties visant à bloquer les changements souhaités. Si la crise du coronavirus a, certes, des effets délétères pour l’économie nationale, il n’en demeure pas moins que les forces anti-changement agissantes ont leur part dans ce statu quo et dans ce marasme entretenus partout pour manier facilement le front social.
Sinon comment expliquer que les directives et ordonnances adoptées depuis une année en vue d’améliorer les conditions d’exercice dans les hôpitaux et d’assurer une meilleure protection des professionnels de la santé ne trouvent pas leur traduction pleine et entière sur le terrain! La grève qui s’annonce doit être une opportunité pour identifier les responsabilités de chacun dans les blocages et les ratages que vit le secteur de la santé