S’il y a une chose qui ne sera pas pardonnée au nouveau gouvernement, c’est l’échec. Ce ne sera ni le moment ni ce qui est attendu de lui. Long, très long aura été le chemin parcouru depuis la chute de la Planète Bouteflika. Tout s’est écroulé ; et l’Algérie a découvert que, malgré le matelas financier qui avait été entre ses mains, elle s’abritait sous un château de cartes. Aussitôt le parrain tombé, tout s’est écroulé dans son sillage. On avait ni partis politique, ni société civile ni encore moins un mouvement associatif opérant qui pouvait canaliser et conduire la fougue juvénile et populaire à bon port.
Aujourd’hui, les données ont changé. Le nouveau Premier ministre a pu s’informer, au bout de deux années de travail dans les gouvernements Djerad, des difficultés de terrain, des soucis des Algériens, des grincements de la machine productif et surtout de l’attente d’une population jeune, active et de plus en plus exigeante.
De plus, Benabderrahmane a des atouts en main que ses prédécesseurs n’avaient pas. Les prix du gaz et du pétrole peuvent aujourd’hui permettre tous les programmes, tous les projets porteurs et sérieux. A plus de 76 dollars, le prix du baril sur les marchés pétroliers promet d’attendre les 85 dollars à la faveur de la relance de la machine mondiale de la production, après la récession due à la pandémie de la covid-19.
Au Premier ministre de prendre son temps pour faire du bon casting ; nul besoin de figuration ni de canard boiteux ; le temps est aux bâtisseurs et aux proconsuls ; à ceux qui font de la sueur, de l’effort et du travail cent fois revu et corrigé autant de valeurs civilisationnelles.