La politique adoptée par l’Algérie pour la promotion d’une industrie de recyclage notamment la branche liée au traitement de déchets plastiques, et malgré les espoirs suscités par de nouvelles techniques comme l’utilisation d’enzymes, la diversité des plastiques utilisés et la rentabilité de l’activité restent des obstacles de taille.
En effet; au-delà des nombreux acteurs conjoncturels, l’industrie Algérienne du recyclage est surtout agitée par des dynamiques de changement inhérentes aux évolutions du métier, à la réglementation ou aux innovations technologiques.
Ce sont autant de facteurs qui viennent bouleverser son mode de fonctionnement et le métier, tel que les entreprises de recyclage le connaissaient jusque-là, est amené encore à se transformer en profondeur dans les années à venir.
Dans tous les secteurs, la crise économique a joué un rôle d’accélérateur de tendances et de catalyseur de mutations.Ces évolutions qu’incarnent l’économie du partage ou la révolution numérique bouleversent d’ores et déjà nos modes de production et de consommation.
Traditionnellement, l’activité des entreprises de recyclage consiste à transformer un déchet en une nouvelle matière première directement consommable par l’industrie. Les entreprises de recyclage offrent une possibilité de substitution des matières premières vierges et contribuent ainsi à la préservation des ressources de notre Terre.
La création de valeur repose sur la revente de cette nouvelle matière première qui trouvera un débouché à un coût inférieur ou égal à celui de la matière vierge. Dans ce contexte de mutation, qu’en serait-il à l’horizon 2030 ? et à quel niveau de développement se trouveront les entreprises activant dans ce secteur ?
Car si tous les secteurs d’activité subissent l’influence de facteurs externes déterminants pour leur santé, le recyclage est un secteur particulièrement exposé à la variabilité de son environnement et surtout l’environnement politique global.
PaEn effet ; les entreprises activant dans le secteur du recyclage ne peuvent agir directement ni sur la nature, ni sur le volume de ce gisement qui est à la base de leur activité, ainsi, la réglementation et la fiscalité peuvent, elles, être déterminantes. En aval, leur marge de manœuvre dans la fixation des prix des matières qu’elles transforment dépend avant tout des cours des matières vierges et non de la valeur créée par leur intervention. Cours des matières premières, coût de l’énergie, réglementation, fiscalité, nouvelle économie, révolution numérique : tous ces facteurs conditionneront grandement l’avenir du recyclage à l’horizon 2030
Concernant le rapport ; utilité économique-rentabilité, les études prospectives sur l’évolution du prix des matières s’accordent à penser que, sur un horizon de temps long, la raréfaction des matières premières et l’épuisement de nos ressources naturelles devraient avoir pour effet de renchérir le prix des matières premières et de l’énergie.
À court et moyen terme, ces prédictions sont beaucoup plus hasardeuses : il demeure difficile d’anticiper les variations et les brusques retournements des cours. Cette vision de long terme va surtout à l’encontre de la situation qu’ont connue nombre d’entreprises de recyclage ces dernières années qui ont subi de plein fouet les baisses successives sur le marché des matières premières.
La récente plongée des cours du pétrole a eu pour effet de rendre certains plastiques recyclés moins compétitifs que les plastiques vierges. L’effondrement du prix du minerai de fer ces dernières années est tel qu’il impacte tout un pan de l’industrie sidérurgique, en remettant en question la compétitivité de la filière électrique qui produit de l’acier à partir de ferrailles recyclées.
Afin de pérenniser l’industrie du recyclage, tout l’enjeu pour les entreprises est de trouver les moyens, individuellement ou collectivement, de réduire la dépendance des entreprises aux évolutions de ces marchés afin d’atténuer la violence des cycles courts.
Aussi, la réglementation et la fiscalité du secteur seront déterminantes pour assurer l’avenir de l’industrie Algérienne du recyclage ; les orientations réglementaires actuelles vont dans le sens de l’accompagnement du développement du secteur.
Certes quelques coups d’accélérateurs ont été donnés, comme ce fut le cas récemment avec la Loi de transition énergétique pour une croissance verte, mais rien dans le rythmetraditionnel de la production réglementaire ne laisse supposer de la part des pouvoirs publics un choc législatif qui viendrait brusquement doper le secteur et bouleverser durablement les équilibres dans le traitement des déchets.
Inévitablement, les professionnels du recyclage sont condamnés à continuer à agir auprès des pouvoirs publics pour assurer en amont la présence de gisements destinés au recyclage, mettre en place des conditions d’exploitation respectueuses de leurs équilibres économiques et favoriser la consommation des matières recyclées en aval.