Dans le contexte de tension actuelle sur les flux gaziers et les engagements des pays producteurs à long terme avec leurs partenaires traditionnels, il y a un véritable risque à ce que des pays européens de se fournir sur le marché dans l’immédiat.
Une situation qui inquiète au plus haut point les dirigeants européens dont les économies et les manages subissent les conséquences de la rupture de l’approvisionnement en provenance de la Russie, qui fournit plus de 40% de gaz au Vieux Continent.
Afin de pallier à cette dépendance vis-à-vis du fournisseur russe, pays engagé dans une guerre contre l’Ukraine, allié stratégique des européens, des négociations sont menées dans l’urgence avec l’Algérie et le Qatar pour tenter de garantir plus de fourniture de gaz pour compenser les quantités traditionnellement importées de la Russie
On se rappelle qu’au cours du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) tenu le 22 février 2022, certains participants ont souligné, en marge des travaux officiels du Forum, que la demande occidentale se concentre sur la compensation immédiate du gaz russe. En réponse à cette demande, concrètement difficile à satisfaire, le ministre qatari de l’Energie avait déclaré que son pays ne pourrait détourner, éventuellement, que 10 à 15% de ses contrats de fret de GNL vers d’autres destinations.
Le ministre qatarie avait avoué, sans ambages, que compenser à court terme les livraisons de gaz russe à l’Europe est, au vu des circonstances actuelles une entreprise presque impossible à gagner, argumentant du fait que la plupart du GNL est lié à des contrats à long terme et à des destinations très claires. Une réalité qu’avaient soutenue plus d’un cadre de la Banque mondiale, lesquels ont évalué qu’il faudra au moins cinq ans pour pouvoir mettre en place des alternatives à l’approvisionnement en gaz naturel russe.
Concernant l’Algérie, il reste une évidence que pour l’instant il est difficile de satisfaire la doléance des européens qui consomme 40% du gaz russe, ceci malgré que l’Algérie, troisième fournisseur de gaz naturel pour l’Europe derrière la Russie et la Norvège, et devant le Qatar, nourri des ambitions pour l’avenir. Ceci d’autant que l’Algérie demeure un cas spécial, puisque de par sa situation géographique par rapport aux frontières de l’UE, est en mesure de suppléer le gaz russe, comme il fournit déjà du gaz à plusieurs pays en Europe, et spécialement à l’Espagne, au Portugal et à l’Italie.
Une entreprise qui ne semble pas être facile à réussir du fait que l’Algérie a besoin de beaucoup de gaz pour sa propre consommation, et que les investissements actuels font que les volumes qui sont disponibles pour l’exportation sont assez limités pour prétendre remplacer le gaz russe.
D’ailleurs conscients de cette double réalité, les responsables bénéficiant de l’aval du président de la république s’engage à investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l’exploration, la production et le raffinage du gaz.
Stratégiquement parlant notre pays a tout intérêt à se positionner sur le marché international du gaz en tant que producteur et exportateur stable et fiable qui peut répondre à certaines attentes de l’UE et incarner une solution à plus long terme
L’Algérie est même au cœur des attentions de l’Otan, qui aimerait voir acheminer du gaz algérien et du gaz liquéfié vers le centre de l’Europe, selon le quotidien espagnol La Vanguardia. Mais aussi de celles des États-Unis, qui ont récemment sollicité des groupes opérant sur place pour savoir s’il était envisageable d’augmenter la production du gaz algérien destinée à l’exportation.