Le Festival international du cinéma d’Alger (Fica) dédiée au film engagé s’est clôturé, avant-hier, à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El feth. Ainsi, après une compétition des plus serrées, les présidents des jurys des différentes catégories se sont prononcés sur le palmarès.
Le Grand Prix du 11e Fica est revenu au long métrage de fiction « Limbo », de Ben Sharrock (Royaume-Uni). Cette comédie dramatique met en lumière la tragédie des réfugiés syriens en Europe. Le Prix spécial du jury, présidé par Mezak Allouach, a quant a lui, est attribué au film « 200 mètres » du palestinien Ameen Nayfeh. De son côté, « Les Anonymes » de Mutiganda Wa Nkunda (Rwanda) a remporté une mention spéciale.
Dans la catégorie documentaires, le grand prix est allé à « Non-Aligned (Scenes of Labudovic’s Reels) de la serbe Mila Turajlić. Ce film dans laquelle l’Algérie est très présente, nous fait, découvrir l’engagement et la force de conviction de Stevan Labudovic, un homme, souvent présenté comme le « cameraman de Tito », connu et reconnu en Algérie comme l’un des principaux porte-voix de la guerre de Libération. Le Prix spécial du jury a été remporté par « Los Zuluagas » de Flavia Montini (Italie-Colombie).
A ce propos Ali Fateh Ayadi, président du jury documentaire nous a affirmé, que « Ce genre de festival est très important pour l’Algérie et tous les cinéastes, car il apporte un regard nouveau aux cinéastes. Une occasion de voir ce qui se passe ailleurs. On découvre également des produits récents, comme tous les films qu’on a pu contempler lors de cette édition. Mais, je peux dire que nous sommes vraiment en retard, de ce qui se fait ailleurs. J’espère que ce festival perdure encore et que le cinéma en Algérie, prend sa place, pour le bien de l’Algérie ».
Pour l’attribution des prix, « nous avons respecté en premier lieu, les principes énoncés par les organisateurs. En visionnant ces films, nous nous sommes projeté dans un engagement » a-t-il expliqué.
Selon lui, la serbe MilaTurajlić mérite emplement ce grand prix pour son film « Non-Aligned (Scenes of Labudovic’s Reels) » car « elle nous a rappelé l’humanisme de Labudovic qui a construit un grande partie des archives nationale, que nous utilisons au jour d’aujourd’hui en Algérie » a-t-il justifié.
« Au plaisir, les ordures » de Romain Dumond décroche le grand prix du court métrage
Concernant la sélection court métrage, c’est le film « Au plaisir, les ordures », du Canadien Romain Dumond, qui décroche le grand prix. Le Prix spécial du jury est allé à « La Petite » d la réalisatrice algérienne Amira Géhanne Khalfallah. Le court « Do Not Feed The Pigeons » de Antonin Niclass, (Royaume-Uni) a eu quant à lui une Mention spéciale, qu’il partagera avec le film algérien « Tchebchaq maricane » réalisé par Amel Blidi.
Le public du Fica a également donné son avis sur les différents films de la 11e édition. Il attribuera un prix à « Limbo » de Ben Sharrock, dans la catégorie long métrage. Alors que « Catwalk » du suédois Johan Skog décrochera le coup de cœur des spectateurs dans la catégorie documentaire. Et dans la Section court-métrage c’est le film algérien « Il reviendra » de Youcef Mahsas qui décrochera ce prix.
Place ensuite à la remise de la médaille Ghandi par Ahmed Bedjaoui, membre du Conseil international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle (CICT) au film « Limbo », qui rafle jusqu’à la, trois prix. Cette dernière a rappelé que le CICT est partenaire du Fica et que le film récompensé est la transcription des valeurs défendues par l’Unesco et de l’importance de l’éducation.
Ahmed Bedjaoui, dira que le choi s’est porté sur « Limbo », qui « retrace avec beacoup de pudeur, de sobriété et de sensibilité mais avec un brin d’humour la vie d’un demandeur d’asile, qui ne se sépare jamais de son aoud, un héritage culturel.
La Fondation «Shashat pour le cinéma de femmes » honnorée
La cérémonie de clôture s’est poursuivie par un hommage rendu la fondation palestinienne «Shashat pour le cinéma de femmes », qui œuvre au développement et au renforcement du jeune cinéma féminin palestinien, eu égard au rôle central des femmes dans l’essor d’une production culturelle moderne et créative où les questions sociales sont mises en avant, étant donné leur importance au cœur du processus de développement durable.
La jeune réalisatrice Dina Amine, qui représente cette institution, se dit très heureuse de cette attention. « Être présente en Algérie est un rêve devenu réalité. La Fondation Shashat soutient les femmes en Palestine, notamment à travers le Festival du Film féminin, qu’organise le pays. L’institution totalement financée par l’Union européenne organise aussi des ateliers, et des projections de films palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés et les zones marginalisées, ce qui offre une opportunité aux réalisatrices palestiniennes de produire leurs films ».
L’oratrice se confie également sur les difficultés et les restrictions auxquelles ils sont confrontés dans leur travail. « L’occupation israélienne entrave notre mouvement. Nous ne pouvons pas filmer même les soldats israéliens qui nous agressent quotidiennement. Nous sommes confrontés à un grave danger dans notre travail, on risque même la mort ».
A la fin de la cérémonie, Zhira Yahi la commissaire de ce festival a remercié les cinéphiles pour leur contribution à donner vie au Festival international du cinéma d’Alger, par leur fréquentation constante, leur fidélité et leur participation enthousiaste.
« Pour nous, le cinéma est plus qu’une activité ou une industrie, il restera avant tout une source d’espoir, de sentiments et de visions. Et si nous avons réussi à vous faire ressentir tout cela, alors nous pouvons dire que la 11e édition du festival a atteint son objectif principal », a-t-elle conclu.


