Après deux ans de restrictions sur les voyages à l’étranger à cause du Covid-19, les Algériens pourront de nouveau se rendre par voie terrestre en Tunisie, après la réouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et la Tunisie. « Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, annonce l’ouverture des frontières terrestres aux voyageurs entre l’Algérie et Tunisie », a indiqué mardi, 5 juillet la présidence de la République.
La décision de réouverture a été prise d’un commun accord entre les deux pays. Elle entrera en vigueur à la mi-juillet. La Tunisie est l’une des plus importantes destinations des touristes algériens en raison de sa proximité et des prix des prestations touristiques dans ce pays. Cette réouverture constitue une aubaine pour le tourisme local, durement affecté par la crise sanitaire.
En 2019, la Tunisie a accueilli plus de 9 millions de touristes étrangers, dont 30 % étaient des Algériens. L’Algérie et la Tunisie sont liées par des relations commerciales solides. Outre le tourisme, la Tunisie souhaite tirer profit d’autres secteurs, en développant le partenariat, notamment dans l’énergie, avec la partie algérienne et en améliorant encore plus les échanges commerciaux.
La Tunisie a relevé, ces dernières années, son approvisionnement en gaz algérien pour satisfaire ses besoins de consommation énergétique interne qui ne cessent d’augmenter. Le pays importe déjà près de 50% de sa consommation.
Par ailleurs, et grâce à l’augmentation de ses capacités d’interconnexion électrique avec les pays voisins, dont le nôtre qui lui vend de l’énergie électrique, la Tunisie est moins confrontée à des coupures d’électricité. Il n’en reste pas moins qu’elle faisait face à une sérieuse crise énergétique : certaines compagnies pétrolières, dont une partie opère dans le pays depuis des années, ont quitté la Tunisie, pour diverses raisons, alors que d’autres ont vu leur activité décroître considérablement.
Cela représente une réelle menace pour la production de brut en Tunisie, un pays dont la couverture des besoins énergétiques ( gaz et produits pétroliers…) est fortement tributaire de l’approvisionnement extérieur. La Tunisie produisait un peu plus de 110 000 barils par jour. En raison de la crise économique, le secteur pétrolier était en proie à des difficultés.
Le volume des investissements dans la recherche et l’extraction de pétrole y a baissé de 52% en 10 ans, alors que le déficit énergétique de la Tunisie ne cessait de se creuser. La Tunisie est extrêmement sensible à la conjoncture économique, avec peu de ressources naturelles et un marché intérieur limité.