La comparution de l’ancien international algérien, Rabah Madjer devant le juge au tribunal de Sidi M’hamed, dans l’affaire du journal Al Balagh qui aurait bénéficié de conséquentes sommes d’argent de la part de l’ANEP, loin des règles commerciales, montre que le scandale dévoilé par l’ancien P-DG de l’Agence nationale de publicité ANEP, Larbi Ouanoughi n’est pas encore fini ! Car l’affaire du journal Al Balagh n’est que l’arbre qui cache la forêt.
On s’en souvient en effet, que dans l’entretien qu’il avait accordé aux deux quotidiens El Watan et El Khabar, l’ancien PDG de l’ANEP a parlé de 40 journaux qui sortaient sous des prête-noms et tenez-vous bien dirigés par des directeurs de publication sans diplôme! S’il y a volonté de réparer abus et de nettoyer la maison ANEP, ce serait quand même injuste de ne s’en prendre qu’à un seul journal !
Logiquement tous les intrus et tous ceux qui ont profité illégalement de la publicité étatique doivent être concernés par cet assainissement longtemps souhaité par les professionnels du secteur.
Anarchie, malversations, corruption, clientélisme, dysfonctionnements, groupes d’influences, mauvaise gestion, compétences marginalisées, c’est ce vocabulaire péjoratif qui est utilisé depuis longtemps pour parler de la presse.
Encore aujourd’hui, alors que les orientations de Ammar Belhimer, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement sont claires, pour mettre le holà aux anciennes pratiques, certains continuent encore indûment à profiter des largesses publicitaires étatiques sans apporter aucune contribution au paysage médiatique.
Depuis la chute de Bouteflika, des engagements solennels ont été donnés pour l’avènement d’une presse libre et indépendante, respectueuse des règles du professionnalisme, protégée de toute forme de dérive et devant servir de véritable vecteur de l’exercice démocratique. Des promesses ont été avancées à l’effet de mettre de l’ordre dans la maison ANEP et la débarrasser des parasites et des mercantiles qui en profitent sans aucun apport médiatique pour la société, mais tout cela tarde encore à voir le jour ! L’assainissement du secteur des intrus n’est pas encore fini et ce n’est pas la présentation devant la justice d’un actionnaire connu du public qui va cacher les dysfonctionnements qui empêchent encore de voir le secteur rayonner de tous ses feux ! Quand les aides et l’argent de la publicité continuent à profiter à des journaux inutiles, sans influence, sans contenu attrayant, sans innovation, cela veut dire que beaucoup reste à faire pour dépolluer le secteur et le transformer réellement en instrument de changement ! Le ministre de la communication a ouvert plusieurs chantiers de réformes pour rebâtir ce champ de ruines sur des bases justes et transparentes, gageons qu’ils vont aboutir pour redonner à l’Algérie une presse qu’elle mérite